UN DISCIPLE DE JEAN-JACQUES : BERNARDIN DE SAINT-PIERRE
Publié le 31/03/2012
Extrait du document
1773 Voyage à J'Ile de France.
1784 Etudes de la nature
1787 Paul et Virginie
1796 Harmonies de la nature (publiées en 1815 seulement)
Bernardin de Saint-Pierre naquit au Havre en 1737. Sa formation fut scientifique : c'est un ancien élève des Ponts-etChaussées. Après de multiples voyages - de la Martinique à la Sibérie - il séjourna à l'lie de France, de 1768 à 1771, en qualité de capitaine-ingénieur du roi. De retour à Paris, il se consacre à la littérature et se lie avec Rousseau. Par la suite il occupa les fonctions d'intendant au Jardin des Plantes, puis de professeur de morale à l'Ecole Normale. Il mourut en 1814. Fénelon. Jean-Jacques. Robinson Crusoé sont en quelque sorte les parrains de la pensée de Bernardin de Saint-Pierre. comme eux il repousse la morale du siècle. Comme eux. il croit que l'évolution de la société et de l'histoire a provoqué la disparition du «siècle d'or«.
«
cence à un simple regret du «bon vieux ten:ps ».
li
est persuadé que
le monde de la transparence et de
la liberté n'est accessible que si 1 'on s'affranchit de la
tentation du futur, que si J'on retourne à J'esprit de
l'enfance.
à J'unité fondamentale de l'être.
Sans doute
le siècle d'or est désormais inaccessible.
mais Bernar
din dont les tendances personnelles.
sur ce point.
trou
vent un stimulant exhaustif dans 1 'enseignement de
Rousseau.
propose du moins J'existence
«naturelle >i
et patriarcale :elle seule lui paraît susceptible de remé
dier partiellement à l'innocence primitive.
C'est un chimérique.
Il ne cesse de rêver à la res
tauration du temps des bergers de 1
'Arcadie.
Ou mieux.
à 1 'implantation, dans son siècle, des mœurs des insu
laires de
la mer des Caraïbes.
par exemple.
où «l'âge
d'or» n'a pas qu'une résonance mythique.
Il semble
avoir eu la certitude que Je paradis perdu ne pouvait
se situer que dans une île.
Car l'île- celle de Robin
son Crusoé.
de Paul et Virginie.
d'Ermenonville -
est
à ses yeux.
tout comme à ceux de Rousseau.
le
lieu privilégié qui.
mieux que toute autre portion de la
terre.
donne un aperçu de ce que pouvait être.
sur
notre globe, J'Eden 1 de nos rêves.
L'île
offre de multiples avantages : le barrage des
eaux qui
la cernent et 1 'isolent.
la met à 1 'abri de toute
contamination sociale.
De plus rien ne s'oppose.
dans
ses
limites préservées.
aux aspirations infinies de la
rêverie, aux libres impulsions de la sensibilité et de
l'imagination, dont les élans purs et généreux ne ris
quent pas d'être stoppés par les desséchantes spécula
tions des beaux esprits du monde
«civilisé».
Et
surtout l'île offre le privilège sans égal de permottrEJ
à nouveau.
après des millénaires.
le contact avec les
pouvoirs obscurs.
mais bienveillants.
de
la nature.
1.
Sur Je mythe de • J'ile enchantée •, il
est recommandé de se reporter à l'imper· tante étude de Marc EIGELDINGER : J.J.
Rousseau et la réalité de l'imaginaire..
»
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