Un critique contemporain affirme : « Une longue association du vers et de la poésie, qui sont choses distinctes, a fini par les confondre et la versification devient alors brevet de poésie. Chacun reconnaît aujourd'hui que les deux notions ne se confondent pas. » Cette distinction entre la versification, technique du vers, et la poésie proprement dite, vous semble-t-elle nécessaire? En vous appuyant sur vos lectures personnelles, sur des oeuvres précises que vous avez étudiées, vous vo
Publié le 01/09/2012
Extrait du document
Si la versification a longtemps été indissociable de la poésie, elle ne fait pas la poésie. Il ne suffit pas qu'un texte soit écrit en vers pour qu'il devienne poème. Les nombreux vers composés par Voltaire n'augmentent pas sa gloire. Nous ne nous souvenons pas du Poème sur le désastre de Lisbonne parce qu'il est rédigé en alexandrins et en rimes plates, mais parce qu'il permet de faire le point sur l'attitude de l'auteur face à la Providence.
«
qui renvoie à une technique, « poesie » est un mot vague («faire» est employé absolument), qui recouvre l'activité en soi.
Pierre Guiraud, dans le jugement suivant : « Une longue associa
tion du vers et de la poésie, qui sont choses distinctes, a
fini par les confondre et la versification devient alors brevet de poésie.
Chacun
reconnaît aujourd'hui que les deux notions ne se confondent
pas
», insiste sur la distinction entre versification et poésie.
La
poésie est-elle liée indissolublement à
la versification ou non?
Comment définir
la poésie ?
Développement
1 -L'association de la versificqtion et de la poésie.
Définissons d'abord sommairement
la versification.
Jusqu'à la moitié du XIXe siècle, la poésie française utilise le vers, qui
comprend un nombre de syllabes déterminé.
Elle a longtemps
préféré le vers pair : décasyllabe (vers de dix syllabes) ou
alexandrin (vers de douze syllabes),
mais Verlaine recommande
l'emploi du vers
impair.
Le vers se caractérise par la mise en valeur
des accents qui crée un rythme précis : l'alexandrin traditionnel
repose sur quatre mesures égales ou non, se distribuant en deux
hémistiches de
six syllabes ; l'alexandrin trimètre repose sur trois mesures.
Les vers se terminent par des rimes, c'est-à-dire des sons
identiques, au moins deux : voyelle plus consonne.
On distingue,
parmi les systèmes de rimes
les plus simples, les rimes plates (a ab b), croisées (a b a b), embrassées (a b b a).
Les vers forment un
bloc
suivi ou se regroupent en strophes, c'est-à-dire en ensembles
formés de plusieurs vers, avec une disposition déterminée de
mètres et de rimes qui assure leur cohésion.
Comment justifier cet ensemble de règles précises, cette technique
du vers ?
La versification impose une discipline créatrice au poète.
Elle sert ses desseins, en lui fournissant un cadre fixe à l'intérieur
duquel il utilise les ressources du langage.
La rime crée des
rapprochements ou des contrastes entre
les mots.
Vigny, dans '' La maison du berger », Baudelaire, dans « Harmonie du soir » font
rimer « soir(s) », « encensoir(s) », « reposoir(s) » et font naître, ainsi, une atmosphère religieuse et mystique.
Le rythme suggère
un climat.
Régulier, il peut évoquer le martellement monotone des
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