Un cannibale de Montaigne arrive à Paris ou dans une autre capitale européenne de votre choix. Il porte un regard amusé et critique sur une coutume ou un fait qui l’étonne tout particulièrement. Dans une lettre adressée à un ami resté dans son pays, il lui fait part de cette expérience surprenante qu’il a vécue.
Publié le 28/06/2012
Extrait du document
...
«
d’air avant de sortir.
Monte alors Docteur Rabelais, souriant et tendant la main ; la coutume pour
dire bonjour ici étant de la serrer.
Mon interprète m’explique alors sa proposition, participé à une
dissection sur un corps humain.
J’accepte avec joie, mais avec une certaine inquiétude quand
j’apprends qu’il s’agit d’ouvrir le cor ps d’un homme mort pour le regarder dans ses plus sombres
recoins.
Nous nous dirigeons alors vers une autre salle, bien plus petite que l’amphithéâtre.
Il fait
très froid ici, on m’explique que c’est pour garder le corps dans de bonnes conditions.
Un nouvel
homme nous rejoint.
Il se présente sous le nom de Paul Thiegar.
Il représente la faculté de
théologie de la Sorbonne.
Il contrôle qu’on ne brise aucun tabou et peut censurer n’importe quelle
information reliée à la religion ou défiant celle -ci.
Rabelai s et cet homme semblent ne pas
s’entendre, comme s’ils avaient des intérêts contraires.
Je comprends Mr.
Rabelais, la vérité ne
devrait être cachée pour une simple histoire de religion.
On nous fait alors revêtir une blouse
blanche et un corps recouvert d’ un simple drap fut amené sur une table.
Je vis alors le théologien
proclamer les yeux fermés une prière.
Le drap fut alors enlevé, l’homme était d’une couleur
blanche non habituelle, il était mort.
On m’assura que je pouvais sortir si ça n’allait pas, mais je
préférais rester.
Rabelais demanda un scalpel et entreprit une incision en Y sur le torse.
La vue du
sang et de la peau décollée me fit avoir un haut -le -cœur, mais je voulais rester.
Rabelais entreprit
ensuite de trouver ce qu’il appelait des organes, ayant apparemment une fonction claire et définie
dans le corps humain.
Il me montra par la même occasion un cœur, m’expliquant les différentes
voies de transport du sang, appelées veines ou artères.
J’essayais d’assimiler du mieux possible
ces innombrables connaissances du mieux que je pouvais pour pouvoir tout réexpliquer à mon
retour, mais c’est tellement dur ! En très peu de temps, ces hommes m’apprennent et me montrent
des choses inconnues, où toute chose, tout savoir a son importance.
Tout est de quali té ici.
Me
vient alors une question, que mon interprète se charge de transmettre : « Avez -vous déjà eu l’idée
d’écrire un livre sur l’anatomie, pour qu’il soit ainsi à la portée de tous ? » Ma question laissa un
silence indescriptible.
Le théologien prit e nfin la parole : « Actuellement, nous préférons censurer
de tels ouvrages, car la Sorbonne ne voit pas l’intérêt d’instruire tout un chacun à l’anatomie, aux
parties les plus secrètes des fils de Dieu «.
Rabelais ne l’entendait pas de cette oreille- là, il se mit
à rétorquer que l’éducation devrait être accessible à tous.
En effet, la masse de connaissances
augmente de jour en jour, et l’Homme devrait faire de sa priorité le fait de savoir de quoi il est
constitué et comment.
De plus, l’Homme s’est toujours suffi à lui -même pour évoluer, pourquoi
ne pas accepter ce changement révolutionnaire aujourd’hui ? Le théologien répondit alors que
cette discussion avait maintes fois été abordée.
De plus, ses ouvrages étant déjà assez
provocateurs, sa situation ne le me ttait pas en état de protester.
Enfin, un étranger était ici présent,
le minimum revenait à le respecter et à ne pas le mêler à ces problèmes.
Vaincu, Rabelais reprit
son scalpel et entreprit d’atteindre le cerveau.
Mais, je ne pouvais m’empêcher de réfléchir à ces
paroles que mon interprète m’avait traduite dans leur entière forme avec exactitude.
Il y avait un
défaut qui empêchait l’éducation de donner le meilleur d’elle -même, la religion.
Et encore, je
n’avais eu que l’exemple de la science.
Comment cel a se passait-il dans l’éducation française ?
Ces tabous, cette censure s’appliquaient -ils partout ? Tant de questions auquel je répondrais par
bribes, par fragments, mais dont je tenterais d’en extirper le meilleur pour tout t’expliquer.
Ce
contretemps passé, la suite fut tout aussi intéressante, me faisant adorer cette méthode et ces
connaissances que j’ai hâtent de te rapporter.
Cette journée fut la plus instructive de toute, et je ne
suis pas prêt de l’oublier.
J’ai appris tellement sur leur éducation sc ientifique et les limites
imposées.
J’espère avoir de tes nouvelles le plus vite possible.
Quand à moi, je t’écris le plus
souvent possible.
Passe le bonjour à la tribu, mes sincères amitiés..
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- ► Un habitant d’une autre planète arrive sur la Terre et découvre notre société moderne. Dans le même registre que Montesquieu, écrivez la lettre qu’il adresse à un ami. Il lui raconte son expérience et lui fait part de ses réflexions. Vous vous concentrerez sur un aspect marquant de notre société. Vous ne signerez pas votre lettre.
- Qu'arrive-t-il quand une de nos actions cesse d'être spontanée pour devenir automatique? La conscience s'en reitre. Dans l'apprentissage d'un exercice, par exemple, nous commençons par être conscients de chacun des mouvements que nous exécutons, parce qu'il vient de nous, parce qu'il résulte d'une décision et implique un choix; puis à mesure que ces mouvements s'enchaînent davantage entre eux et se déterminent plus mécaniquement les uns des autres, nous dispensant ainsi de nous décider
- Après quelques mois de séjour en Angleterre, au cours de 1727, Voltaire écrit à un ami de Paris. Il s'exprime librement sur le pays, la capitale, les moeurs, l'agriculture, le commerce, la religion, le gouvernement et vante les gloires de la Grande-Bretagne dans la philosophie, les lettres et les sciences.
- CV et Lettre de motivation : concours de la fonction publique des institutions européennes (adressée à la Commission européenne).
- CV et Lettre de motivation : demande d'admission au séjour dans un pays étranger (adressée au consulat de ce pays en France).