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TYARD Pontus de (vie et oeuvre)

Publié le 08/11/2018

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TYARD Pontus de (1521-1605). « La lyre, la mitre, l’astrolabe pourraient figurer sur le tombeau » de Pontus de Tyard, écrit Valéry dans la seule étude de Variété qu’il consacra à un poète du xvic siècle, voyant en lui, sinon un poète insigne, du moins l’un de ces esprits passionnés et actifs qui s’illustrèrent dans tant de domaines des arts et des sciences. Parmi eux, Pontus est l’un des plus secrets.

 

« Curieux » et « Solitaire »

 

Sa vie semble placée sous le signe d’une solitude mélancolique dont il se fit, tout jeune, une « province », selon sa devise. Mais cette solitude est celle de l’âme — et de la contemplation nocturne des astres, auxquels il dévoua une grande partie de sa vie. Car l’homme s’est toujours entouré de « curieux », de savants, de poètes, créant les rencontres les plus rares, s’intégrant aux groupes les plus choisis, pénétrant les cénacles les plus proches des rois.

 

Né à Bissy, près de Mâcon, dans une famille de noblesse ancienne (sa mère appartient à la famille du chancelier de France, Ganay), il est destiné à l’Église; il est fait chanoine avant 1552, après des études à Paris. Jusqu’en 1554, sa vie, très active, se partage entre Mâcon et Lyon. Très lié à Maurice Scève, et subissant fortement l’influence de son aîné en poésie, ainsi que celle des milieux italiens et savants de Lyon, il écrit ses premiers vers, sans doute vers 1543, traduit déjà Pétrarque et prépare l’imposante traduction du Dialogue de l'amour de Léon Hébreu, l’un des plus importants parmi les textes italiens qui élaborent la nouvelle conception des conduites amoureuses. En 1548, il s’éprend d’une jeune fille qu’il nommera Pasithée et qui est la fille d’une grande dame lyonnaise, savante en mathématiques et en astronomie. A elle sont dédiés, anonymement — car la médisance menace les âmes incomprises du vulgaire —, tous les textes qu’il publie jusqu’en 1555 : les Erreurs amoureuses de 1549, 1551, 1555, la traduction de Léon Hébreu de 1551, Solitaire Premier (1552) et Solitaire Second (1555), ses «proses », dans lesquelles il se fait dialoguer lui-même avec elle et leurs amis, sous des pseudonymes, et dans des paysages charmants, où ils accompagnent leurs réflexions d’incessants concerts de musique. Tyard voyage un peu plus loin à partir de 1555 : à Dieppe, il rencontre un astrologue célèbre; il fréquente aussi très probablement la Cour et vers 1556 prépare, pour le château de Diane de Poitiers, à Anet, des légendes poétiques qui seraient le scénario d’un ensemble de peintures, les Douze Fables de fleuves et fontaines (publiées en 1586), savantes et maniéristes comme les tableaux auxquels elles étaient destinées.

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