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TRISTAN Frédérick, pseudonyme de Frédérick Tristan Baron (vie et oeuvre)

Publié le 08/11/2018

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TRISTAN Frédérick, pseudonyme de Frédérick Tristan Baron (né en 1931). Lauréat du prix Goncourt pour son roman les Egarés (1983), connu comme directeur des Cahiers de Fhermétisme, Frédérick Tristan Baron, né à Sedan, reprend, à la mort de son père, une affaire familiale de matériel textile sise à Castres. Sa vie professionnelle, qui l’entraîne souvent en Extrême-Orient, se double d’une précoce vocation littéraire : « Mon problème a été de trouver le quart d’heure quotidien pour ne jamais couper le fil de l’écriture ». L’industriel adopte des pseudonymes dont la finalité ne se borne pas à protéger son anonymat : « Le fait de changer de nom amène à changer d’écriture ». Il est cette Danielle Sarréra dont les vers de jeune fille entrent dans une anthologie, ce Jean Makarié qui signe des articles philosophiques, et il choisit en définitive comme nom d’auteur ses prénoms amputés de son patronyme. Ses lectures le conduisent des mystiques allemands (Jakob Boehme) à Thomas Mann (il dirigera le Cahier de l'Herne consacré à cet auteur) et aux surréalistes. Tristan cultive aussi un goût pour l'ésotérisme, latent dans ses livres (notamment la Cendre et la Foudre, prix du Roman fantastique d’Avo-riaz, 1983).
 
Mais son œuvre trahit principalement une angoissante recherche d’identité. Dès le Dieu des mouches (1959), un roman néo-gothique ayant pour épigraphe le Larvatus prodeo de Descartes, Tristan crée un monde dont les personnages se présentent masqués : tel cet Alexandre cachant sous les dehors d'un époux sadique le « fourmillement de questions » qui atomise sa véritable personnalité, voire la métamorphose du tout au tout. Naissance d'un spectre (1969), le Journal d'un autre (1975) évoquent pareillement l’énigme de l'être « sous les masques successifs de notre ignorance et de notre dissimulation », allant parfois jusqu’au vertige du doute existentiel : notre « vrai visage » existe-t-il? Et s’il existe, ne nous faudra-t-il pas, le dernier masque arraché, « encore un miroir pour le voir? » (Naissance d'un spectre). D’où la conception d'une littérature du dévoilement, cherchant à capter la mobilité de l'être par la technique indirecte de la « stratégie des miroirs », ceux de l’érotisme, de la gémellité (ibid.), du narrateur-témoin (ibid.), du double (les Egarés). C’est pourquoi, chez Tristan, le récit, riche en événements et en aventures, est toujours initiatique : à travers l’autre, le narrateur découvre sa propre singularité sans pour autant satisfaire l’aspiration à une identité que, de toute façon, l'homme, pris entre l’idéal, la contrainte sociale et le regard d’autrui, n'objectivera jamais (cf. ibid. ou le Fils de Babel, 1986).
 
Conteur (le Singe égal du ciel, 1972; la Geste serpentine [préface d'Adrien Salvat, autre pseudonyme de Tristan], 1978; Géants et gueux de Flandres, 1979; l'Ange dans la machine, 1990), chroniqueur des périodes charnières de l'histoire (la Renaissance, dans les Tribulations héroïques de Balthasar Kober, 1980; la décennie des années 30 dans les Egarés), Tristan voit dans les mythes le travestissement d'une vie souterraine, tou

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