TRAVAIL DE SYNTHESE SUR L’ODYSSEE, D’HOMERE : LES SIRENES & LES REECRITURES DE L’ODYSEE
Publié le 05/09/2018
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Nausicaa est une huile sur toile de Frederick LEIGHTON (1830-1896), sculpteur et peintre britannique.
Cette œuvre datte de 1878. A cette époque Leighton est renommé et doit son succès aux thématiques qu’il traite dans ses tableaux. Ainsi, le publique de l’époque recherche la nostalgie de l’époque victorienne et ce retour à « l’Age d’Or » Grecque et Romain.
Nausicaa est bien une référence à une figure féminine dans l’Odyssée, que rencontre Ulysse lors de son arrivée chez les Phéaciens. Ici, les courbes, le travail délicat et fin du drapé, le vêtement blanc souligné par la lumière douce et claire et la position instable de la jeune fille renvoie bien à la fragilité, la pureté, la naïveté et la bonté qui émanait du personnage dans l’œuvre d’Homère.
En conclusion, nous pouvons donner trois fonctions à l’épisode des Sirènes. Il détient tout d’abord une fonction narrative. Le tableau fait des monstres équivaut à une pause dans la narration, ce qui produit à la fois une harmonie et une dynamique dans la structure du chant. Puis, il possède une fonction symbolique. Les monstres sont l’incarnation d’un mal rejeté par la société, qui déstabilise l’équilibre entre homme et divinité. Enfin, il détient une fonction cathartique qui s’associe avec la fonction symbolique. En effet, si les sirènes sont l’incarnation d’un déséquilibre ou d’un excès, elles ont donc bien valeur de contre-exemple et d’étape purgatoire pour Ulysse.

«
oiseau d’âme ».
Ainsi, elles protègent les tombes et apaisent les âmes en peine.
En somme, on ne peut les
dissocier de la thématique de la mort.
Toujours sur cette même thématique, nous pouvons relever une dualité dans l’image de la mort.
D’une part, nous
avons le spectacle d’une île entourée de cadavres en décomposition renvoyant à une image brute et révoltante de
cette dernière.
Il n’y a la ni sépulture, ni respect.
Toute chance d’une vie après la mort ou bien d’une mémoire
préservée dans le monde
des « mangeurs de pains » est anéantie.
D’autre part et dans le sens opposé, nous pouvons entendre le chant de
ces sirènes sans menace ni violence.
Il s’agit d’un discours sur la mort : il vante à la fois la connaissance qui
dépasse la mort et annonce le décès prochain de la victime en arrière plan.
Leur chant est alors lui aussi
indissociable de la mort puisqu’il y rapproche la mort vécue et le mort lorsqu’elle est envisagée par l’homme.
Enfin, nous pouvons noter une dernière dualité qui les caractéristique.
Leurs corps sont partagés entre la
sensibilité humaine et la part instinctive animale (celui de l’oiseau).
Leur chant est à l’image de cette opposition.
Elle se fait donc entre la manifestation de leur appétit insatiable et celle de leur art de séduction dans le chant.
C’est la fusion de ces deux éléments qui font d’elles des créatures dangereuses et hors de l’humanité.
3) Leur rapport symbolique avec Ulysse et ses compagnons
Ulysse a une soif intense de découverte et de savoir face à l’humanité.
En tant que héros, il souhaite acquérir
toujours plus et se fortifier jusqu’à se dire invincible.
Cette tentation peut représenter un véritable danger pour lui.
En effet, si les sirènes offrent dans leur chant la promesse d’une connaissance dépassant les limites des mortels,
Ulysse, lui, doit chercher à reprendre sa place d’homme dans le cosmos.
Il ne doit en aucun cas se
hisser à un statut dépassant les frontières entre humanité et divinité.
Dans un cas contraire il attirerait à lui la
colère des Dieux et sa punition pourrait s’étendre au point de le rejoindre dans l’au-delà.
Il s’agit là d’une tentation démesurément forte et symbolique.
Nous pouvons retrouver cette thématique à travers
l’image du fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal que propose le serpent à Eve, dans la Bible.
Ainsi,
la croyance d’un équilibre à respecter dans la cohabitation des hommes et divinités semble omniprésente et
dépasse l’œuvre d’Homère.
Nous pouvons noter que les sirènes n’offrent pas une tentation sensuelle et ne
cherchent pas à se mettre en objet de désir comme beaucoup d’autres figures féminines malsaines.
Elles
cherchent bien à offrir un objet d’avantage convoité qui est la connaissance, la promesse d’une domination
complète sur le monde par le savoir.
Les Sirènes sont donc un obstacle à l’équilibre recherché par les hommes et les dieux.
Elles sont l’image même
d’un désordre puisqu’elles ne sont ni humaines, ni divines.
Leur existence même est un affront à cette règle de vie
pour les civilisations.
Face à la vision du savoir qu’offrent les sirènes et à celle que promet le rivage jonché de cadavre, Ulysse introduit
une troisième vision du savoir face à la mort.
C’est celle qui lui a été enseignée notamment par Circé et qui lui
sera dévoilée tout au
long de son voyage.
Il s’agit de la mètis : l’intelligence rusée, la sagesse que doit adopter chaque homme pour
acquérir sa place dans le cosmos.
C’est la réponse faite au chant des Sirènes.
Les légendes poursuivant cet
épisode font de la mètis une attitude aboutie puisque les monstres se seraient noyés de désespoir dans les
profondeurs de la mer, face à la victoire éclatante d’Ulysse et de ses compagnons.
En conclusion, nous pouvons donner trois fonctions à l’épisode des Sirènes.
Il détient tout d’abord une fonction
narrative.
Le tableau fait des monstres équivaut à une pause dans la narration, ce qui produit à la fois une
harmonie et une dynamique dans la structure du chant.
Puis, il possède une fonction symbolique.
Les monstres.
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