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?Traqué Ce jour-là, il pleuvait lorsque

Publié le 21/01/2021

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?Traqué Ce jour-là, il pleuvait lorsque je m?aventurai hors de l?enceinte du collège. Les lumières des lampadaires grésillaient au gré de fortes bourrasques de vent. Les rues étaient désertes ; et je n?entendais qu?un faible murmure au loin. A vrai dire, je ne pouvais avoir la certitude de ma solitude, vu l?épais brouillard qui emplissait les rues. Je pensais à la mer, où je devais me rendre dans une semaine à l?occasion des vacances de Pâques, lorsque j?interrompis ma course brusquement, car j?avais entraperçu un bref mouvement ou une faible lueur qui échappa à mon regard. Soudain, un éclair sorti des ténèbres me fit sursauter, mais me permit d?apercevoir très clairement le chat noir qui m?avais poussé précédemment à me figer, et me permit aussi de constater qu?un homme, bouteilles en mains, se rapprochait de moi. A mesure que je pressais le pas, l?ivrogne redoublait d?allure. Je m?engageai vivement dans la rue Netter, m?arrêta au numéro 13, et constata, avant de rentrer, que l?on avait cassé les plaques de verre du portail. Avant même que je puisse refermer la grille, l?homme soûl qui m?inspirait méfiance surgit devant moi. Nous nous dévisageâmes longuement. De la terreur mêlée d?angoisse envahirent mon corps, mais aussi étrangement de la lassitude. L?homme n?avait pourtant pas l?air bien dangereux : malgré une barbe hirsute, le visage quelque peu boursouflé et une posture suspecte, ses yeux bleus comme l?océan et gonflés de fatigue étaient doux, limpides et apaisants. Néanmoins, ses bras musclés et ses habits crasseux qui avait l?air de dissimuler un objet ravisèrent ma défense. Il portait une marinière en mauvaise état, ainsi qu?une vareuse en haillons et tenait dans sa main un seau ou un objet de même nature. Il m?adressa subitement la parole : -Victor, te? souviens-tu? ...

« corps enseignant nous avait expliqué qu’elle s’était faite cambriolée, et que, présente sur les lieux de l’effraction, les voleurs l’avait violentée, puis l’avais « éliminée ».

Mais, on n’avait jamais retrouvé les tortionnaires, avait-il ajouté. -Comment en es-tu arrivé là, Timothée ?, lui demandai-je, sceptique notamment car lorsque je l’avais côtoyé, il n’avait jamais négligé sa tenue.

-C’est une longue histoire, me dit-il.

Après que ma mère ait rendu son dernier souffle, le chagrin s’est emparé de moi, et j’ai sombré dans la boisson et dans les jeux d’argent.

J’étais désormais sans famille, et pour un chômeur alcoolique et joueur, il est difficile de payer son loyer, et afin de combler des dettes accumulées aux fils des mois, j’ai vendu ma maison et depuis mon nouveau sanctuaire est la rue.

-Mais… as-tu besoin d’aide ? -Non, rétorqua-t-il avec sympathie.

Je souhaiterais juste revivre ce qu’est qu’avoir des amis.

Cela raviverait la flamme du désir de vivre dans mon cœur.

Et… Il s’interrompit.

Je perçus de l’hésitation dans ses dernières paroles et m’enquis de ce qu’il souhaitait. - Je vais aller droit au but, me dit-il.

Tu sais que ma mère est morte, continua-t-il après un long silence.

Elle était tout pour moi, et après son enterrement, malgré ma volonté de… me… recueillir (je haussai les sourcils), passer devant sa tombe est un véritable supplice pour… moi.

M’en approcher me fais l’effet de l’épée de Damoclès s’apprêtant à s’abattre sur moi, comme si la Providence me reprochait quelque chose. Ces derniers mots semblèrent s’échapper involontairement de sa bouche.

Des larmes silencieuses perlaient sur son visage.

Ces paroles semblaient lui demander un effort considérable.

Il se tut, puis sortit un bouquet de fleurs de son blazer. - Je souhaiterais que tu, dans ton infinie bonté, apportes ces ciguës jusqu’à son cercueil, mais que tu n’y ailles que vers 21h, moment présumé de son décès. Je n’exprimai aucune réticence, étant sûr que Timothé aurait fait de même pour moi, et acceptai immédiatement, bien que sa dernière requête m’eût laissé coi. Il m’expliqua ensuite où se situait le tombeau.

Je fus rassuré que sa mère soit enterrée au cimetière du père Lachaise, car je comptais me rendre près de ce lieu macabre le surlendemain avec des amis. Puis , il me donna le bouquet en question, et me pria de l’excuser de. »

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