TP d’une œuvre littéraire : Madame Bovary - La métamorphose de Léon Dupuis
Publié le 11/09/2018
Extrait du document
Un jour, Léon va manger avec Monsieur Homais, mais ce même jour Léon a rendez-vous avec sa maîtresse qui l’attend impatiemment. Mais au moment où Léon arrive, Emma perd son contrôle et lui dit agacée qu’elle ne l’aime plus. Léon est pris entre monsieur Homais, qui veut absolument passer du temps avec lui, et Emma qui s’énerve et qui perd tout son calme. Au dépit d’Emma, Léon décide de ne pas éveiller de soupçons dans l’esprit des yonvillais et va manger avec Homais pendant qu’Emma part indignée « Alors, par lâcheté [...] il se laissa conduire chez Bridoux.»[48] Léon est un « lâche » qui préfère aller manger avec des yonvillais, sachant qu’ils sont ennuyants, plutôt que de passer une soirée avec son amante. Cela prouve que les sentiments de Léon ne sont quasi plus présents et qu’il serait prêt à l’abandonner à n’importe quel instant. « Ce n’était pas sa faute [...] de supplication.»[49] Ceci est un discours indirect libre qui permet d’accéder directement aux pensées de Léon, il essaie de se convaincre que ce n’est pas de sa faute de ne pas être présent pour Emma, mais ce dernier n’arrive même pas à savoir concrètement ce que cette femme pense. A partir de ce moment-là, il y a une séparation entre Emma et Léon: ils ne sont plus heureux ensemble et il serait dans leur intérêt d’arrêter la relation, mais aucun d’entre eux n’a envie de mettre fin à leurs entrevues régulières. Lorsqu’elle se retrouve noyée dans ses dettes, Emma va chez Léon et lui demande de l’argent. Ce dernier étant dans l’impossibilité de lui en donner essaie en vain d’en trouver et fini par lui faire la promesse d’essayer de l’aider à se débarrasser de ses obligations, « Une hardiesse infernale [...] excuse-moi. Adieu! »[50] Dans cette même citation, il y a un discours indirect libre : « Soupçonnait-elle le mensonge ? » Léon a peur de révéler la vérité à Emma et ne trouve qu’une seule solution, lui mentir. Emma devient pour lui un poids dont il veut se débarrasser. Mais Léon ne va pas pouvoir l’aider. Emma dans ces soucis pense à peine à Léon, elle ne pense à cette promesse qu’une fois avant de se donner la mort. Après que cette dernière se soit tuée, il n’y a que Charles qui est touché, Léon, lui dort parfaitement bien : « Léon, là-bas, dormait aussi. »[51]
Emma et Léon vivaient un amour passionnel alimenté par leurs points communs, notamment, le fait que tous deux n’ont pas de plaisir à vivre à Yonville. Ils ont idéalisé leur vie à travers les romans, et n’ont qu’une seule envie : s’échapper de leur routine. Ils essaient donc d’oublier la banalité de leurs journées, en se retrouvant à l’abri des regards. Mais cet amour qui semble parfait est impossible. La timidité de Léon empêchera ce dernier d’avouer ses sentiments envers Emma avant qu’il doive quitter Yonville pour Rouen. Lors de leurs retrouvailles, ils pensent avoir retrouvé leur amour d’auparavant. Mais ce dernier s’est déjà détérioré et ne pourra pas être restitué. Léon pendant les trois ans à Rouen, a gagné de l’expérience et se montre plus confiant. Il croit pouvoir avoir toutes les femmes, même les bourgeoises, à ses pieds, et ne rêve que d’une chose : posséder Emma. Mais leur amour tombe vite dans l’ennui, et contrairement à leur amour d’auparavant qui était platonique, comme le prouve l’anaphore suivante : « ce pauvre amour si calme et si long, si discret, si tendre. »[52], il est uniquement charnel à présent.
Au départ, Léon est le contraire absolu de Rodolphe. Tant dis que Rodolphe planifie à l’avance tous ses faits et gestes, Léon essaie de suivre son cœur malgré sa timidité. Mais, lorsque celui-ci acquiert de l’expérience, il devient comme Rodolphe et essaie de posséder Emma, pour la rajouter à ses conquêtes. Ils sont tous deux comme Dom Juan : ils séduisent les femmes pour ensuite les abandonner, ce qui aidera à causer la mort d’Emma Bovary.
«
ressortir aux yeux du lecteur.
Léon a vraiment une passion pour Emma comme le suggère ce passage : «
Léon se promenait dans la chambre [...] quelque impertinence.
»[9] Même si l’auteur ne nous dit pas
explicitement de quelle femme il s’agit, nous comprenons sans problème que Léon parle de Madame Bovary.
Malgré la façon dont il regarde Emma, il ressent toujours une certaine gêne, dû certainement à sa timidité
maladive.
Même si Léon n’ose l’avouer, il désire Emma et celle-ci le désire secrètement en retour : « Leurs
yeux [...] qui dominait celui des voix.
»[10] Léon, tout comme Emma (c’est d’ailleurs ce qui va les
rapprocher) s’ennuie profondément à Yonville et parmi tous les habitants de ce village, seule Emma lui
permet de sortir de son quotidien fade, « Il se trouvait à plaindre de vivre dans ce village [...] car il sentait
entre elle et lui comme de vagues abîmes.
»[11] Léon est amoureux d’Emma mais ne sait que faire, il hésite.
Comme le prouve ce passage dans lequel il est déchiré entre son amour “impossible” pour Emma et sa
timidité : « Léon ne savait pas comment s’y prendre [...] impossible.
»[12] Léon perçoit Emma avec les yeux
de l’amour, tout est beau chez elle mais il reste, malgré tout, gêné à chaque rapprochement “physique” : «
Debout et les mains [...] comme si il eût marché sur quelqu’un.
»[13] Léon ne sait comment déclarer sa
flamme à Emma et c’est certainement du à sa timidité « Il se torturait [...] et de désirs.
»[14] Le Léon du
début est “lâche” et il n’ose pas avouer son amour à Emma et se défile dès que Charles intervient.Lorsque Charles veut avoir une conversation avec Léon, ce dernier a peur et redoute de ce que Charles
veut lui parler.
Sa timidité refait surface et il n’est pas prêt à assumer ses émotions et ses actes avec Emma,
« -Se douterait -il de quelque chose ? […] et se perdait en conjectures.
»[15] Le narrateur donne quelques
indices de ce qui se passera plus tard dans l’histoire, « mais il voulait auparavant savoir à quoi s’en tenir.
[…] histoire de jeune homme […] Léon ne poursuivait aucune amourette.
»[16] Quelques habitants
d’Yonville soupçonnent Léon d’avoir une « amourette » à Rouen.
L’adjectif qualifiant « l’histoire de jeune
homme » est rendu plus faible, comme si cela était insignifiant.
Car en effet plus tard leur sentiments seront
affaiblis et ne laisseront place qu’au désespoir.
Tout ceci n’a pas encore eu lieu, mais c’est une prédiction de
ce qui se passera plus tard entre les deux amants et qui sera analysé plus en détail par la suite.
Départ de Léon
Avant de quitter Emma, le jeune clerc ressent de la tristesse.
Même si ce dernier à de la peine à
exprimer ses sentiments, il ne peut s’empêcher d’aimer Emma.
Et même s’il se réjouit de partir, un
sentiment de chagrin l’envahit.
Tout comme Emma Léon s’ennuie à Yonville, nous pouvons remarquer ceci
grâce à un champ lexical de l’ennui : « sans résultat », « accablement », « répétition », « aucun intérêt », «
aucune espérance », « ennuyé », « irritait » et « insupportable »[17].
Léon essaie de se convaincre que
partir à Paris est le meilleur choix et que ceci lui permettra de s’échapper à la banalité de ses journées qui
sont trop répétitives.
Grâce à un discours indirect libre, le narrateur permet au lecteur de connaître les
pensées de Léon : « Puisqu’il devait y terminer son droit […] et la guitare au-dessus.
»[18] Léon ne pense
pas une seule seconde à Emma et ne pense qu’à sa propre personne, pour lui la seule personne qui pourrait
lui empêcher de partir ce serait sa mère, « La chose difficile était le consentement de sa mère »[19].
Quand Léon va faire ses adieux à Emma, les deux amants sont très distants et un silence gênant règne
parmi eux.
Tout le monde était triste du départ de Léon et le montrait, sauf Emma dont le visage ne
dévoilait aucun sentiment.
Leur dernier contact montre que malgré tout, ils se désirent mutuellement : «
Léon la sentit entre ses doigts […] cette paume humide.
»[20]Ce départ représente aussi la fin de leur
relation, mais le début d’une nouvelle vie pour Léon qui a beaucoup de projets pour son futur et le début
d’une nouvelle dépression pour Emma qui aura de la peine à s’en remettre suite au départ de son amant..
»
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