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« Toutes les histoires d'amour sont tristes, ou plutôt, toutes celles qui font le thème d'un livre ou d'un film. » Vous présenterez vos réflexions sur cette déclaration récente du metteur en scène Roman Polanski, en vous appuyant sur votre expérience personnelle de la littérature et du cinéma.

Publié le 12/02/2011

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amour

Introduction • Amour = un des thèmes les plus utilisés par les artistes, car élément de bonheur pour l'homme et rêve d'absolu. • Voir poésie, surtout lyrisme. • Amour et roman. Cf. la racine du mot «romanesque« > langue romane. Roman courtois. XIIe-xiiie siècles. • Amour constituant la trame de presque toutes les intrigues du théâtre, de l'opéra, opéra-comique, opérette...

• De même pour presque tous les films et téléfilms. • Les mille aspects et nuances de l'amour, depuis l'amour-tendresse, ou l'amour-courtois jusqu'à l'amour destructeur ou à la quête amoureuse et libertine de Dom Juan.   

amour

« • Amour fou que sa qualité excessive même voue à l'échec.

Cf.

L'Ange Bleu, film de Sternberg.

Héros et héroïnesraciniens.

Le Père Goriot (Balzac).

La Faute de l'abbé Mouret (Zola)... • Amour non partagé : racinien par ex., ou mal compris au cours de son développement et dont la valeur ne seraréalisée et appréciée que trop tard : La Strada, film de Fellini. • Amour détruit par les habitudes et la vie quotidienne d'un couple qui était certainement, à la base, mal assorti.Voir Ionesco et en particulier Amédée ou comment s'en débarrasser; ou l'amertume rieuse de Courteline : La Peurdes coups. • Amour si parfait qu'il ne serait pas véridique s'il ne se rompait sous le coup d'une fatalité ou de la mort : ainsi LoveStory de Segal transposé au cinéma. • Les exemples sont à multiplier et en statistique on se rend compte que leur nombre l'emporte souvent sur lesamours heureuses; telles les amours romantiques, car lecteurs et public aimaient pleurer sur des destins douloureux. II.

Quelle est la part du «phénomène artistique» dans le choix de telle ou telle qualité d'amour dansl'œuvre écrite ou filmée? • C'est que le phénomène même de la création artistique pousse plus volontiers à choisir l'amour triste. A. • Besoin d'évasion du lecteur-public. • 1re tendance : trouver dans l'œuvre ce qu'on n'a pas dans sa propre vie, d'où désir d'amours réussies (cf.

unepartie de la production romanesque du roman courtois xiie/xme s., ou romans précieux du XVIIe s.

et littératurepopulaire). • Mais la tendance inverse semble plus abondamment représentée dans les œuvres de qualité. • Confondre conception d'une passion «imaginée comme une belle et désirable catastrophe», d'où elle devient plusvraie que le bonheur. • L'évasion du lecteur serait-elle plus complète quand elle est : — pimentée par l'angoisse éprouvée lors des amours fatales des héros? (la notion de fatalité, de tragique est doncpresque toujours alliée à l'amour-passion.

Cf.

Racine, ou Tristan et Iseut...). — pimentée par les chants de douleur, car le langage poétique ou romanesque, le jeu des images «attendues»jouent leur rôle? — pimentée par la brimade sentimentale perçue par le lecteur au niveau de l'échec d'amours dont l'histoire vienttarauder l'imaginaire? Tels : La Reine morte (Montherlant), La Princesse de Clèves (Mme de Lafayette), Manon Lescaut (l'Abbé Prévost), La Porte étroite (Gide), Le GrandMeaulnes (Alain-Fournier)..., ou au cinéma : A bout de souffle (Godard), Les Amants (Malle), L'Année dernière àMarienbad (Resnais), Un homme et une femme (Lelouch), Jules et Jim (Truffaut)... • Car existe chez le lecteur un réel besoin d'épanchement et de larmes qui fait partie de son plaisir.

Ainsi toutel'époque romantique désirait des dénouements tristes. B. • Choix du créateur en partie influencé par l'atmosphère de son siècle et son goût.

Or beaucoup de siècles sontpessimistes et goûtent les amours malheureuses.

Voir la mode «larmoyante» deuxième partie du XVIIIe s.

Cf.

Paul etVirginie de Bernardin de Saint-Pierre. • On pense aussi que l'amour qui ne peut durer est forcément le plus fréquent dans la vie.

On veut faire vrai.

Cf.tous les grands romanciers du XIXe s.

comme Balzac : «faire concurrence à l'état civil», Stendhal qui, dit-il,«promène un miroir le long des chemins», Flaubert : «ma Bovary pleure dans toutes les chaumières de France», Zolaet son étude «clinique» d'une «famille...

sous le Second Empire». • De même le néoréalisme au cinéma.

Voir Rossellini.»Cf.

aussi Riz amer de de Santis.

Cf.

le théâtre de Ionesco etson pessimisme grinçant. • Ce sera donc la tranche des auteurs-observateurs.

Or ils constatent l'abondance des amours ratées dansl'existence quotidienne.... »

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