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« Tout vrai progrès est intérieur » : quelles réflexions vous suggère cette affirmation de Jean Guéhenno ?

Publié le 03/11/2016

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Il faut sauvegarder l’humanisme, méthode qui, appuyant la réflexion sur la libre critique tente ainsi d’atteindre la vérité, toujours remise en question certes, mais seul but de connaissance. Car c’est cette recherche humaniste de la vérité qui confère à l’homme sa primauté, garantit sa liberté, nous permet, tout en dominant les choses, d’espérer nous dominer, nous perfectionner nous-mêmes harmonieusement1.

 

L’humanisme serait-il actuellement davantage en péril ? Ce ne serait pas la première fois. Il lui a toujours fallu lutter. Ne suffirait-il pas d’adapter par l’éducation l’homme moderne à son nouveau\" monde de techniques, restées extérieures à lui? Car les connaissances supplémentaires ne le rendent ni plus réfléchi, ni de meilleur jugement. Comptant trop sur un savoir, d’ailleurs fragmentaire, il ne se donne plus la peine de penser droit, 

Et il est sûr que progrès de tous types de techniques, en tous domaines ne peuvent qu’être constatés, souvent même des plus exceptionnels.

 

L’affirmation de J. Guéhenno : << Tout vrai progrès est intérieur » est-elle méconnaissance de ces étonnants progrès scientifiques, techniques, sociaux ?

 

Comment faut-il, sinon, comprendre les qualificatifs « vrai » et « progrès intérieur » ? donc quel poids donner à son affirmation ?

1. Reconnaissance de progrès certains.

 

Époque technicienne » ,

 

 = notre xxe siècle.

 

Ere du machinisme

 

Progrès foudroyants dans domaines :

 

- scientifiques depuis l’imprimerie

Cependant nets progrès dans pays industrialisés : multiplication des protections sociales : de la sécurité sociale, retraite... aux congés payés, meilleures conditions de logement, diminution d’heures de travail - bien que la crise qui commence à sévir gravement risque de les remettre en question ; noter cependant prise en charge des chômeurs, de certains vieillards... Introduction et développement des loisirs.

« tient de vérité, sans lui donner fanatiquement une valeur absolue.

Il est la certitude qu'il n'est pas d'autre moyen d'étendre notre pouvoir sur le monde que la connaissance de la vérité, et qu'en fin de compte notre liberté est à la mesure de ce nous savons d'elle.

Il est, en ce qui nous concerne tout personnellement, l'espoir d'un dépassement, l'espoir que la connaissance de la même vérité, qui nous donne les moyens d'agir sur les choses, nous change aussi profondément nous-mêmes, nous mette, si dire, un à l'aise en nous-mêmes en nous avec le reste, avec tout ce qui n'est pas nous, avec l'univers.

Il semble quelquefois, à entendre nos plaintes, que cette force critique de libération n'ait jamais encore été menacee.

périls, d'autres totalitarismes, d'autres étouff ements, d'autres mécanisations.

s'est jama is mainte­ nue que difficilement et dans les vrai problème semble n'être qu'un problème · ne s'agit que de former l'homme pour qu'il habit agnemen un nouveau monde technique qu'au reste il a créé.

Et qu justement le créateur devrait, semble-t-il, nous donner plutôt confiance.

Il s'agit d'appliquer cette force critique éternelle qui est en lui à l'in térieur de ces nouveaux domaines, de ces nouvelles techniques, qu'il a ment inventées.

Il s'agit de rendre plus intérieur son vous rappelez la fable que rapporte Platon.

Teuth était fier d'avoir inventé l'écriture.

Il alla trouver Thamous, le roi d'Égypte : «V oici, ô Roi, lui dit-il, une connaissance qui aura pour effet de rendre les Égyptiens plus instruits et plus capables de se remémorer.

» Mais Thamous le mit en garde : « Pour l'instruc ­ tion, lui répondit-il, c'en est la semblance que tu procures à tes élèves par l'écriture, mais non point la réalité.

Ton art rendra leurs âmes oublieuses : mettant leur confiance dans l'écrit c'est du dehors, grâce à des empreintes étrangères, non du dedans, et grâce à eux-mêmes qu'ils se remémoreront les choses.

Lorsque, avec ton aide, ils regorgeront de connaissances sans avoir reçu d'enseigne­ ment, ils sembleront bons à juger de mille choses, au lieu que la plupart du temps ils sont dénués de tout jugement ; et ils seront en outre insupportables, parce qu'ils seront des semblants d'hommes instruits, au lieu d'être des hommes instru its.

» / N'est-il pas vrai que tous ces arts, toutes ces techniques nouvel­ les que vous pos ons, peuvent nous laisser aussi profondément ignorants de Teuth, l'écriture ? Tout vrai progrès est intérieur cl as ique, comme on dit, ne peut plus seul se sauver.

Il faut faire application de ses méthodes et de ses règles dans des enseignements tout modernes.

Ce devrait être le plus grand objet des recherches pédagogiques aujourd'hui.

Le péril serait que l'esprit scientifique s'enivrât de ses extraordinaires conquêtes et oubliât ses origines, qu'on n'enseignât des sciences que les résultats.

Sans doute la pratique d'une méthode historique dans l'enseignement des sciences, eu même temps qu'il entretien- .

drait dans les esprits le sens de la découverte, sauverait-elle cette. »

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