Tous les matins du monde est il un roman d'amour?
Publié le 05/09/2018
Extrait du document
Les personnages ne cherchent qu’à vivre ce présent ostensible et dépourvu de sens.
L’absence de sens et d’hédonisme est clairement visible dans la scène de rupture Chapitre 18, page 58. « Je vous quitte. Vous avez vu que je n’ai plus rien au bout de mon ventre pour vous. ».
La conception libertine et hygiénique de l’amour présentée dans cette œuvre est terrifiante car dépourvue de sens et de plaisir.
Conclusion.
Il s’agit donc bien d’un roman d’amour car ce thème apparait tout au long du récit comme un fil conducteur essence de la vie et de l’art. La relation entre Ste Colombe et sa femme est confronté à la même incapacité à accepter la mort que celle d’Ulysse envers sa défunte mère dans l’Odyssée d’Homère. On peut aussi songer à la Princesse de Clèves qui reste fidèle a son mari malgré la mort dans le roman de Madame de La Fayette. Mais l’amour reste pourtant trivial, hygiénique et n’offre pas de perspective de bonheur réel pour les autres personnages. Si le roman parle d’amour il en est plutôt le revers, il se présente en négatif, marqué par l’absence physique et par la vacuité du sentiment.
«
cérébral.
Chapitre I page 7 : « Monsieur de Sainte Colombe ne se consola pas des la mort de son épouse.
Il l’aimait.
»
Chapitre 1 page 8 :
« Il n’ouvrit pas la bouche mais ne vit plus personne.
»
Chapitre ,2 page 12
« J’ai le regret de votre mère.
Chacun des souvenirs que j’ai gardés de mon épouse est un morceau de joie que je
ne retrouverai jamais.
»
Chapitre 6, page 24 :
« Il songeait à sa femme, à l’entrain qu’elle mettait dans toute chose, aux conseils avisés qu’elle lui donnait quand
il les lui demandait, à ses hanches et à son grand ventre qui lui avait donné deux filles qui étaient devenues de
femmes.
Chapitre 7, page 26
« L’amour que lui portait sa femme était plus grand encore que le sien
puisqu’elle venait jusqu'à lui et qu’il était impuissant à lui rendre la pareille ».
La tristesse qu’il éprouve face à la mort de sa femme, et la transcendance de l’amour, le pousse même à la
masturbation ; cependant cet épisode n’est pas retranscrit dans l’œuvre cinématographique.
Chapitre 7, page 26
« Le désir et le souvenir de sa femme, le poussaient parfois à descendre ses braies et à se donner du plaisir avec
la main.
»
Chapitre
15, page 53
« Ma tristesse est indéfinissable.
Vous avez raison de m’adresser ce reproche.
La parole ne peut jamais dire ce
dont je veux parler et je ne sais comment le dire …»
« Je ne sais comment dire, Madame.
Douze ans ont passé mais les draps de notre lit ne sont pas encore froids.
»
La présence physique de Madame de Ste Colombe lui manque donc également.
D’autre part, on perçoit la culpabilité de Ste Colombe de ne pas avoir assisté aux derniers instants de sa femme.
Encore une fois, c’est une marque de l’amour qu’il lui porte.
Chapitre 1 page 8 :
« Il ne pouvait contenir le regret de ne pas avoir été présent quand sa femme avait rendu l’âme.
»
Chapitre 15, page 51
« Monsieur de Sainte Colombe ne pouvait s’empêcher alors de songer à son épouse et aux circonstances qui avait
précédé sa mort.
Il vivait un amour que rien ne diminuait.
Il lui semblait que c’était le même amour, le même
abandon, la même nuit, le même froid.
»
La culpabilité est tellement forte, tout comme l’amour qu’il lui porte, que cela le pousse à espérer la mort, afin de
pouvoir rejoindre sa femme.
Chapitre 20, page 62
« Il mit devant lui ses deux mains.
Elles étaient tachées par la mort et il en fut heureux.
Ces marques de vieillesse
le rapprochaient d’elle ou de son.
»
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