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tous les matins du monde chapitre 6

Publié le 01/10/2012

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Lemseffer Mohamed 1S°2 COMMENTAIRE Chap 6 Tous les Matins du Monde est un roman de Pascal Quignard, auteur contemporain, qui fut adapté au cinéma par Alain Corneau. Ce roman transpose au 17ème siècle la passion éternelle que Monsieur de Sainte- Colombe, maître de viole, voue à sa défunte épouse à travers sa relation particulière à la musique, qu'il considère comme un art d'inspiration divine. Le chapitre VI exprime le lien étroit entre ces deux passions que M. de Sainte-Colombe éprouve, lui qui demeure détaché du monde matériel et ne trouve de plénitude spirituelle et de sens à sa vie que dans ce qui le porte à communier avec l'au-delà. Cet extrait met ainsi en relief la douleur d'un homme profondément affectée par la disparition de sa bien-aimée qui trouve dans la musique un apaisement, mais également le moyen de revivre des moments de fusion et de retrouvailles spirituelle avec sa femme. M. de Sainte Colombe communique ainsi avec sa femme par-delà la mort. Le mythe d'Orphée et Eurydice se trouve ainsi revisité par Pascal Quignard qui en fait ici une lecture originale. M de Sainte Colombe vit en effet un amour demeuré inconsolé depuis la mort de sa femme. Ce grand musicien semble avoir quitté le monde des vivants en ayant renoncé à tous les plaisirs terrestres, « à toutes les choses qu'il aimait sur cette terre, les instruments, les fleurs, les pâtisseries, les partitions roulées, les cerfs-volants, les visages, les plats d'étain, les vins «. La figure de l'énumération englobe ici toutes les passions liées à ce qui procure la beauté, ou le bien-être lié à la bonne chère, ou encore le plaisir lié à l'évasion à travers la musique ou le jeu du cerf- volant...Cette énumération est par ailleurs renforcée par l'emploi de pluriels à valeur hyperboliques : « les instruments, les fleurs, les vins.. « pour souligner l'ascétisme du veuf inconsolé qui ne se disperse plus en distractions éphémères et variées. Cette passion absolue qui se solde par un total retrait de la vie terrestre révèle en même temps à M. de Sainte Colombe un nouvel espace de vie, à mi- chemin entre l'ici-bas et l'au-delà. Il semble n'exister pour lui aucune séparation tranchée entre la vie et la mort : « son épouse l'avait quitté une nuit pour rejoindre la mort «. L'euphémisme de la périphrase verbale « l'avait quittée une nuit «, l'image de la mort entrevue comme un rendez- vous amoureux soulignent en filigrane l'idée que sa femme ne serait partie qu'un temps, et qu'elle pourrait éventuellement revenir un jour...L'impression qui en subsiste est celle d'un glissement léger d'un monde dans l'autre, d'un départ sur la pointe des pieds vers l'inéluctable. La tragédie de cet amour se solde ainsi par...

« chère, ou encore le plaisir li é à l’ évasion  à travers la musique ou le jeu du   cerf­volant…Cette   énum ération  est   par   ailleurs   renforc ée   par   l’emploi   de   pluriels  à valeur hyperboliques   : «     les instruments, les  fleurs, les vins..

  »   pour  souligner  l’asc étisme  du  veuf  inconsol é  qui  ne  se  disperse  plus  en   distractions  éph ém ères et vari ées. Cette  passion  absolue  qui  se  solde  par  un  total  retrait   de  la   vie  terrestre   r évèle en m ême temps  à M. de Sainte Colombe un nouvel espace de vie,  à   mi­chemin  entre   l’ici­bas   et   l’au­del à.

  Il   semble  n’exister  pour  lui   aucune   s éparation tranch ée entre la vie et la mort   :   «   son  épouse l’avait quitt é une   nuit   pour   rejoindre   la   mort   ».

  L’euph émisme   de   la   p ériphrase   verbale   «   l’avait quitt ée une nuit   », l’image de la mort entrevue comme un rendez­ vous amoureux soulignent en filigrane l’id ée que sa femme ne serait partie   qu’un   temps,   et   qu’elle   pourrait   éventuellement   revenir   un   jour… L’impression  qui  en  subsiste  est  celle  d’un  glissement  l éger  d’un  monde   dans   l’autre,   d’un   d épart   sur   la   pointe   des   pieds   vers   l’in éluctable.

  La   trag édie  de  cet  amour  se  solde  ainsi  par  l’image  d’une  double  perte   :   en   perdant sa bien­aim ée, M. de Sainte­Colombe perd go ût à la vie. Dans   cette   vision   tragique   de   la   perte,   la   musique   devient   l’ élément   par   lequel   M.

  de   sainte­Colombe   va   pouvoir   ressusciter   l’objet   de   l’amour   perdu. En   effet   jouer   de   la   musique   va   permettre   à  St   Colombe   d’entrer   en   communion   mystique   avec   sa   femme.

  Le   Tombeau   des   regrets   est   l’œuvre,   la   cr éation   compos ée   par   M.

  de   Sainte­Colombe   lorsqu’elle   d écéda, et par laquelle il c élèbre toute la beaut é et l’ étendue de son amour.

  C’est   une   fa çon   de   sublimer,   de   transcender   surtout   la   douleur   de   la   disparition   par   la   cr éation   qui   symboliquement   lui   sert   de   Tombeau.

  Il   suffit  ainsi  à  M.  de  Sainte­Colombe  de  jouer  pour  voir  ressusciter,  par  la   magie de l’art, la pr ésence de la femme aim ée. Cette   passion   se   r évèle   à  travers   l’intensit é  et   la   beaut é  du   chant   de   l’instrument     qui t émoigne de la profondeur de ses sentiments   : «   sa main   se   dirigeait   d’elle­m ême   sur   la   touche   de   son   instrument   et   il   se   mit   à  . »

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