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TOCQUEVILLE (Alexis Charles Henri Maurice Clérel de)

Publié le 20/05/2019

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TOCQUEVILLE (Alexis Charles Henri Maurice Clérel de), historien et penseur politique français (Paris 1805 - Cannes 1859). D'ancienne noblesse normande, cet arrière-petit-fils de Malesherbes, né en un temps « en équilibre entre le passé et l'avenir », est d'abord confié à l'abbé Lesueur, puis entre au collège de Metz,

 

où il fait ses études secondaires avant de poursuivre des études de droit à Paris, à l'issue desquelles il entreprend, avec son frère, un voyage en Italie (1826-27) qui le mène jusqu'en Sicile. Il est nommé l'année suivante juge auditeur à Versailles, et noue une longue amitié avec un juriste, Gustave de Beaumont. Au lendemain de la chute de Charles X, il prête serment à Louis-Philippe : « Je mettrai ce jour-ci au nombre des plus malheureux de ma vie », écrit-il à Mary Motley, avec qui il s'est fiancé en 1828. Il ne ménagera pas, dans ses Souvenirs, la personnalité du roi bourgeois, ni ce système à l'« allure d’une compagnie industrielle », véritable épiphanie des classes moyennes dont l'avènement se solde par un « aplatissement universel ». En 1831, son ami Beaumont et lui se rendent en mission aux États-Unis afin d'en étudier le système carcéral ; le résultat de leurs recherches, intitulé Du système pénitentiaire aux États-Unis et de son application en France, paraît en 1833 : l'ouvrage connaîtra un certain retentissement. Démissionnaire de sa charge de magistrat en 1832 par solidarité avec Beaumont révoqué, Tocqueville effectue en 1833 son premier voyage en Angleterre : s'il porte un diagnostic sans complaisance sur la situation sociale d'une nation qui lui est chère, il fait confiance à la capacité des Anglais pour se ménager une issue « sans convulsion et sans guerre civile ». En 1835 paraît la première partie de De la démocratie en Amérique, qui recueille immédiate ment un très vif succès ; il se rend la même année en Angleterre et en Irlande. L'année suivante, il épouse Mary Motley et voyage en Suisse durant l'été 1836. Candidat malheureux aux élections de 1837 (il refuse l'appui officiel), il est reçu à l’Académie des sciences morales et politiques en 1838 et élu député dans la circonscription de Valognes en 1839 avec une très large majorité. En 1840, il fait paraître la seconde partie de De la démocratie en Amérique, qui reçoit un accueil plus réservé que la livraison de 1835, et l'année suivante entre à l'Académie française. Outre ses responsabilités de député — il sera reconduit

dans son mandat jusqu'à sa retraite politique en 1851 —, il est rapporteur de plusieurs projets (sur l'abolition de l'esclavage dans les colonies, les crédits pour l'Algérie) et effectue plusieurs voyages en Algérie (1841, 1846). Pressentant la flambée révolutionnaire de février, il prononce, en janvier 1848, un retentissant discours à la Chambre ( « Nous nous endormons à l'heure qu’il est sur un volcan ») ; il est ébranlé non pas tant par la disparition d'un régime dont le personnel politique et l'esprit ne lui inspiraient guère d’enthousiasme (« L'ancienne aristocratie était vaincue, le peuple était exclu »), que par la remise en cause violente et chronique des institutions, avec pour perspective probable à ses yeux l’instauration d'un régime autoritaire. Indépendamment de son opinion personnelle 

tocqueville

« dans son mandat jusqu'à sa retraite p o liti que en 1851 -, il est rapporteur de plusieurs projets (sur l'abolition de l ' e sc lavage dans les colonies, les crédits p o ur l'Algérie) et effectue plusieurs voya­ ges en Algérie (1841, 1846).

Pressentant la flambée révolutionnaire de février, il prononce, en janvier 1848, un retentis­ sant discours à la Chambre ( « Nous nous endormons à l'heure qu'il est sur un volcan >> 1 ; il est ébranlé non pas tant par la disparition d'un régime dont le per­ sonnel politique et l'esprit ne lui inspiraient guère d'enthousiasme ( Député de la Constituante, il participe à l'élabo­ ration de la Constitution de la n• République ; en juin 1849, il entre au gouvernement comme ministre des Affaires étrangères dans le second cabi­ net Odilon Barrot, et s'adjoint Gobineau comme chef de cabinet, mais démis­ sionne en octobre de la méme année.

Rendu à la solitude, il entreprend la rédaction de ses Souvenirs, et fixe > (l'immédiat avant-février et ses séquelles) en des pages d'une clarté et d'une lucidité exemplaires (le texte des Souvenirs était destiné à rester secret).

Ouvertement opposé aux menées du Prince-Président, il se retire de la vie politique après le 2-Décembre.

Dès la fin de 1850, il faisait part à l'un de ses correspondants, le comte Louis de Ker­ gorlay, de son désir de > : mettant à profit les archives de l'ancienne Inten­ dance de Tours à pro xirn ité de laquelle il est installé [1853 ), ainsi que celles des générali tés d ' île-de -Fran ce, il prospecte et accumule documents et informations concernant la société de l'Ancien Régime ; il est en Allemagne pendant l'été 1854 pour y enquêter sur les vestiges du systéme féodal.

En juin 1856, parai t la première partie de l'Ancien Régime et la Révolution : les traductions anglaise, américaine et allemande pa­ raissent la même annêe.

Tocqueville se rend une dernière fois en Angleterre en 1857.

Il meurt prématurément à Can ­ nes, en avril 1859, à l'âge de 54 ans.

Dès sa vingtième année, Tocqueville s'ét ait formulé le problème qui occupera sa vie tout entière : le monde est entraîné vers une égalisation des conditions, d'où deux types de gouvernements possibles - celui qui appelle le plus grand nombre à une participation aux affaires (le démocratique) ; celui qui asservit le plus grand nombre (l'Empire en a donné un échantillon).

Tocqueville au début de sa carrière fait ainsi le même diagnostic que Chateaubriand vieillissant (Mém oi­ res d'outre-tombe, I, IX, 10) et concep­ tualise le > romantique .

Les hypothèses de Tocqueville témoignent d'une grande ouverture d'esprit et d'une grande lucidité : analysant la société américaine, qu'il décrit comme le résul­ tat d'une combinaison inédite entre >, il est attentif aussi bien à son système fédératif exclusif de centra­ lisme autoritaire, à son ambiance de salariat généralisé, qu'aux problèmes noir et indien, ou au rétrécissement de l'horizon spirituel.

corrélatif d'un état de la société où la majorité fait tout servir à l'entretien de sa prospérité matérielle.

Il app araît comme un observateur sou­ cieux d'articuler les différences en un ensemble cohérent mais ouvert (révéla­ trices sont à cet égard les remarques qu'il adresse à John Stuart Mill en opposant nécessité et fatalisme).

Son interprétation de la société de 1 'Ancien Régime et de la socié té démocratique qui s'y est substituée reste habitée par les mêmes exigences, mais porte la marque d'un esprit averti par les coups de semonce de deux révolutions et d'une dictature plébiscitée.

Tocqueville écrit donc de ce. »

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