TEXTES COMMENTÉS ET COMPARÉS: LA FONTAINE ET ÉSOPE
Publié le 06/02/2016
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La Mort et le Bûcheron. (I,16.)
«
168
TEXTES COMMENTIS ET COMPARES
ix longs vers réguliers et pesants, qui marquent bien la lassi-
tude et l'effort,
2.
Par les réflexions douloureuses qu'il prête au bûcheron
et qui sont d'une vérité si poignante.
Phèdre dit simplement
il appelle la mort.
La Fontaine explique comment il peut en
venir
à
cette extrémité de désespoir.
Commenter chaque mot,
en s'aidant de ce qu'on peut savoir de la misère des paysans
sous Louis XIV (famines, travail excessif, familles nombreuses,
soldats
à
loger, impôts, corvée)....
La Fontaine n'a pas modifié le dénouement.
Il n'ajoute
qu'un mot :
Tu ne tarderas guère :
cela ne te fera guère perdre
de temps.
La vue de la Mort a suffi pour faire oublier au pauvre
homme tous ses maux et lui rendre le désir de vivre.
Tout déve-
loppement eût semblé, sans doute, devoir affaiblir l'impres-
sion produite par ce revirement brusque et inattendu.
2.
On voit comment La Fontaine imite, et ce qui fait
son originalité, « toute dans la manière.
»
Il est poète.
Il a rencontré dans ses tournées de Vaître des
Eaux et Forêts ce pauvre bûcheron qu'il nous fait voir en
termes si évocateurs.
Il a été ému de compassion.
Il ne fait que
traduire ici ses impressions; mais, artiste-né, il sait les mots
et les rythmes qui peignent et qui touchent.
Une fable comme
celle-ci fait honneur à la fois à son génie et à son coeur.
(Cf.
Les
paysans dans La Bruyère.)
Boileau qui trouvait cette fable c'languissante » a eu la malen-
contreuse idée de la refaire.
Tout ce qu'il ajoute à Esope semble
uniquement voulu par la rime, sans amener aucune beauté
nouvelle (et le corps tout en eau., dit-il alors prompt à secorriger).
On n'est pas plus abstrait ni plus prosaïque.
Il nous montre
par un exemple saisissant ce qui sépare
un
versificateur
régulier, mais froid, d'un vrai poète.
102.
PASCAL
Ne diriez-cous pas que ce magistrat, dont la vieillesse vénérable
impose le respect à tout un peuple, se gouverne par une raison
pure et sublime, et qu'il juge des choses dans leur nature sans.
»
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