Devoir de Philosophie

?Texte 3 : Montaigne, « des Coches », Essais III, 6 Lignes 508

Publié le 23/05/2021

Extrait du document

montaigne
?Texte 3 : Montaigne, « des Coches », Essais III, 6 Lignes 508 - 544 : « En naviguant le long des côtes? » à « ?la balbutie de cette enfance ». Plan du texte : 1 ? Le discours des Espagnols : l.508 à 520 2 ? La réponse des Indiens en 2 temps : l. 521 à 533 (terres et or) puis 533 à 544 (religion et menaces) I - Lignes 508 à 520 : le discours des Espagnols Récit d?une anecdote : circonstance de la rencontre entre Espagnols et Indiens : recherche de mines (d?or) . Souligne cupidité. Contraste avec richesse naturelle (fertile) et beauté de la région (plaisante). Discours « habituel » des Espagnols : discours indirect libre : « qu?ils étaient? » en 3 parties = 3 propositions séparées par des points-virgules. D?abord cherchent à donner une image rassurante : « gens pacifiques », « ils seraient très bien traités » ; présentent leurs demandent comme demande d'aide : « après de longs voyages », « ils leur demandaient », « ils avaient besoin », « ils leur conseillaient ». ? euphémismes Mais déjà démonstration de force sous-entendue : « le roi de Castille, le plus grand prince de toute la terre habitable » : hyperbole, + « le pape, représentant de Dieu sur terre » : périphrases qui donnent un ton incontestable à leurs affirmations ; de même « le pape avait donné la principauté de toutes les Indes » : cela ne doit rien avoir d'évident pour les Indiens. Marque leur assurance, leur tentative pour impressionner les Indiens. Hypocrisie des Espagnols. + « allégations habituelles » : partout où ils vont, ils proclament leurs droits sur les territoires. Soulignée par l'antithèse de la fin : « ils leur conseillaient? a...
montaigne

« Critique des contradictions des Européens.

(pensent avoir une supériorité morale sur les Indiens mais ne sont pas en accord avec leurs propres principes) Ironie aussi ; Montaigne leur attribue sa propre ironie Ils utilisent un Voc juridique, notions de droit, en particulier la propriété : « attribution de territoire », « donner à un tiers », « chose qui ne lui appartenait pas », « anciens possesseurs » : discours « légal », s'appuie sur le droit : aspect illicite des actes des Eur, alors qu'ils pensent avoir un système juridique plus évolué que celui des « sauvages », ils ne respectent pas leurs propres principes.

+ droit à la propriété vu parfois comme fondateur d'une organisation sociale « civilisée » : non respecté ici. Emploi du discours logique, rationnel, et d'un voc qui fait référence à la civilisation européenne elle-même : capable de les surpasser, de les prendre avec leurs propres armes 2 - Philosophie, sagesse des Indiens ; opposition « vivres »/ « or » ; accordent peu de valeur à la richesse : « …aucune estime, d'autant qu'elle était inutile pour leur vie » : valeur fondée sur l'utile, la réalité ; pas d'avidité, de désir de richesses.

+ « tout leur soin consistait à la passer heureusement et plaisamment » ; philosophie de vie (reconstituée, imaginée par M?), consciente, délibérée (comme le montre longue phrase + prop sub causale), semble inspirée de l'épicurisme ? → les Indiens, plus épicuriens et plus chrétiens que les Européens ? + « l'or qu'ils pourraient trouver… ils pouvaient le prendre, sans hésiter » : générosité ; relativisme des Indiens : ne comprennent pas mais ne condamnent pas l'avidité des Européens. 2 – l.533 à 544 : religions et menaces « sauf ce qui était employé au service de leurs dieux » : existence du sacré, spiritualité ; « un dieu unique » : périphrase pour évoquer le christianisme ; nous place dans la perspective de l'Indien polythéiste ; l'idée du monothéisme lui semble étrange → inversion de la perspective ; tolérance des Indiens : « l'idée leur en avait plu, mais » : raisonnement concessif ; ouverture, ou politesse, pour mieux refuser. « ils ne voulaient pas changer de religion, s'en étant si utilement servis si longtemps » : semble une évidence.

+ insistance sur la coutume, ancrée (2 fois adverbe intensif si ) ; relativisme des us et coutumes ainsi souligné ; idée que chacun fait ainsi.

+ « ils n'avaient pas pour habitude de… », « amis et connaissances » : civilisation ancienne, fondée, appuyée sur des coutumes.

≠ aspect puéril mis en avant pour contester l'existence d'une véritable civilisation chez les Indiens. « … aller menacer ceux dont la nature et les moyens vous sont inconnus » Prop sub relative à nuance circonstancielle, causale : comme on ne connaît pas la force de son ennemi, il n'est pas prudent de le menacer.

Sous-entendu, implicite ; reprend sur le même ton la menace implicite, non développée, à la fin du discours des Espagnols. Installation d'un rapport de force ; courage des Indiens, fermeté montrée : champ lex « menaces », « menacer », « armés », « têtes d'hommes exécutés » : pacifiques mais pas naïfs, peuvent répondre par la violence aux menaces. + ordre « ils allaient se dépêcher de vider rapidement les lieux »/ « qu'ils se dépêchassent » : fin brutale du discours + exemple concret.

→ fermeté des Indiens. M.

reprend la parole, même ton ironique : « Voilà un exemple de la balbutie de cette enfance » ; antiphrase, après discours très rhétorique, très bien construit.

Reprise de la métaphore du monde enfant, niée, réfutée. Conclusion : • Montaigne joue sur les deux tableaux, relativisme, (chaque civilisation a son sens en elle-même) et utilisation des références européennes : philosophie antique et valeurs chrétiennes ; ce sont elles qui lui servent à évaluer finalement la civilisation des Indiens. • Un discours très rhétorique, très construit ; reconstruit sur des événements historiques, mais c'est une reconstitution.

Idéalisation des Indiens, leur ironie est calquée sur la sienne.

Mythe du « bon sauvage ». • Ton sévère pour les Européens, bien plus que dans « des Cannibales ».. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles