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TEXTE 1 BAC : Le Préambule de la Déclaration des Droits de la Femme et de la Citoyenne et les deux premiers articles

Publié le 17/04/2025

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« TEXTE 1 BAC : Le Préambule de la Déclaration des Droits de la Femme et de la Citoyenne et les deux premiers articles INTRODUCTION : Olympe de Gouges, née en 1748 et décédée en 1793, est devenue un personnage emblématique du féminisme grâce à son long combat pour l’égalité entre hommes et femmes, qui a été également associé à la lutte contre l’esclavage, ou encore à son opposition à la violence révolutionnaire qui lui a d’ailleurs couté la vie.

Sa Déclaration des Droits de la Femme et de la citoyenne est restée son texte féministe le plus célèbre. L'extrait que nous allons étudier vient juste après la dédicace à la reine et l’exhortation aux hommes.

C’est le début, à proprement parler, de la réécriture de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, rédigée deux ans auparavant.

Il s’agit d’un texte qui lui emprunte sa dimension législative, en lui ajoutant une dimension polémique.

En effet, Olympe de Gouges veut donner aux femmes une véritable place de citoyennes tout en dénonçant l’injustice et les violences dont elles sont victimes. LECTURE DU TEXTE Nous pouvons maintenant faire le plan du texte.

Le texte se découpe donc en quatre mouvements.

La première partie est une revendication de la dimension législative du texte, elle débute à la ligne 1 et se termine à la ligne 5 (Début-Assemblée nationale).

Puis, la deuxième partie commence à la ligne 5 et se termine à la ligne 15 (considérant que-bonheur de tous).

Dans cette deuxième partie, Olympe de Gouges énonce les raisons qui la poussent à la rédaction de son texte.

Le troisième mouvement de la ligne 16 à 19 est une provocation virulente à l’égard des hommes.

Enfin le dernier mouvement regroupe les deux premiers articles de la nouvelle constitution. PROBLÉMATIQUE : Nous allons nous demander si Olympe de Gouges privilégie-t- elle comme stratégie argumentative la rigueur du texte législatif où les provocations piquantes ? ​ Première partie de la ligne 1 à 5 : Le mode infinitif "à décréter" (l.1) a une valeur d’ordre, tout en restant impersonnel : c'est une manière pour Olympe de Gouges de donner à son propos l'importance d'un texte de loi, dans une phrase liminaire qu'elle ajoute au texte de 1789.

Par ailleurs, les séances de la législature en cours ou de la prochaine (l.

1-2) mentionnées ici, confèrent une dimension très concrète à la démarche de l'autrice : elle envisage véritablement sa Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne comme un texte à porter législative. Cela nous est confirmé par la phrase suivante qui réclame pour les femmes le droit de siéger à l’Assemblée, comme égales des hommes.

L’énumération “les mères, les filles, les soeurs” (l.4), qui est une périphrase pour désigner “les femmes”, sonne, quant à elle davantage comme une provocation : les femmes sont envisagées sous l’angle des liens du sang, qui les tient aussi bien aux femmes qu’aux hommes, et non sous l’angle légal de l’épouse, nécessairement soumise à l’époux, à l’époque de la rédaction du texte.

Par ailleurs, elles se présentent ainsi comme une famille de femmes unies et déterminées à obtenir ce qu’elles demandent.

Il s’agit ici d’un argument naturaliste qu’Olympe de Gouges avait déjà utilisé dans le texte précédent : l’exhortation aux hommes. Deuxième partie de la ligne 5 à 16 : Ce passage est très fidèle au texte d’origine, ce qui rend chaque variation particulièrement lourde de sens.

Il s’agit d’une longue et unique phrase qui reprend le propos solennel de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen, introduite par le participe présent “considérant que” (l.5) qui recourt au vocabulaire législatif.

En remplaçant le nom “Homme”, compris comme “être humain”, par la “femme”(l.6) sans majuscule, elle dénonce le mensonge du texte de 1789 qui oublie, sans en avoir l’air, la moitié de la population adulte française.

Elle entend ainsi proclamer que les femmes ne sont pas les seules concernées par leurs malheurs; le texte a donc une portée universelle, telle qu’aurait dû avoir celui de 1789.

En effet, les mauvais traitements infligés aux femmes ont des conséquences pour tout le monde puisqu’ils sont à l’origine des “malheurs publics et de la corruption des gouvernements.” (l.6-7) Reprenant ensuite les structures ternaires de la phrase de 1789, composée de la conjonction de subordination “afin que” (l.9-11-13) répétée trois fois en anaphore, pour énumérer les trois objectifs de la Déclaration, ainsi que des gradations ascendantes “l’ignorance, l’oubli ou le mépris” (l.6) et (l.8) “les droits naturels, inaliénables et sacrés de la femme”, le texte de l’autrice a tout le sérieux d’un texte de loi. Il emprunte également au texte de 1789 le champ lexical de la solennité avec le terme “sacrés” (l.9) mais également celui de la permanence avec les termes “inaliénables”, “constamment” et “sans cesse”. L’énonciation des deux premiers objectifs de la.... »

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