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TEST SUR LES FIGURES DE STYLE

Publié le 25/05/2010

Extrait du document

Voici vingt phrases dans le désordre. Reconnaissez la ou les figures dominantes.

  • 1. « Coup de fil, toilette, taxi : me voici dans ses bras. «
  • 2. « Honte à ceux qui font de la politique une distraction et de la distraction une politique! «
  • 3. «Avec 70 fautes, elle est sublime, votre copie!«
  • 4. « Ventre affamé n'a point d'oreilles. «
  • 5. « Dans "Marieke", Brel chante la Venise du Nord. «
  • 6. « Pas génial, ce cours!«
  • 7. « Penser que les élèves n'aiment pas les contrôles sur les figures de style, franchement, ça me tue!« (Un prof)
  • 8. « Il égorgea son chien avec une atroce jouissance. «
  • 9. « La France est veuve! « (Pompidou, à la mort du Général de Gaulle)
  • 10. « Ne sachant plus très bien ce qu'était une métonymie, le candidat perdit les pédales. «
  • 11. « Dans notre société, les oubliés du plein emploi sont sans doute parmi les moins favorisés. «
  • 12. « L'éclair de ses yeux m'a foudroyé. «
  • 13. « La télévision multiplie les images de charité pour masquer la réalité des injustices. «
  • 14. « Le nez de Cléopâtre, s'il eût été plus court, toute la face de la terre aurait été changée. « (Pascal)
  • 15. « Pour un blanc, il vote rouge; pour un rouge, il vote blanc. «
  • 16. « Son visage vérolé n'était pas un spécimen de beauté. «
  • 17. «Je hais la sécheresse visqueuse de ton coeur. «
  • 18. «A la vue du Peau rouge, le Visage pâle éprouva une peur bleue. «
  • 19. «Avec la mer du Nord pour dernier terrain vague Et des vagues de dune pour arrêter les vagues. «
  • 20. «L'ironie consiste à dire le contraire de ce qu'on pense en signifiant qu'on pense le contraire de ce qu'on dit. «

« Cette phrase pourrait donner lieu à une transcription cinématographique immédiate. PHRASE N° 2: «Honte à ceux qui font de la politique une distraction et de la distraction une politique! »Repérez la figure de style.Chiasme.

Il y a bien sûr au départ une double antithèse entre la « politique » (chose sérieuse) et la « distraction »(chose futile) : certains osent s'amuser de la politique, d'autres décident très sérieusement (pour des questions degros sous) de distraire le peuple au lieu de l'informer.

Mais la figure de style dominante de cette formule est lechiasme, la disposition croisée des termes qui s'opposent, A-B / B-A (Politique - Distraction / Distraction - Politique). PHRASE N° 3 : « Avec 70 fautes, elle est sublime, votre copie! » Repérez la figure de style.Antiphrase.

Avec un score de 70 fautes, une copie est très mauvaise.

C'est par ironie que le locuteur, ens'exclamant, emploie le mot contraire « sublime ».Il ne faut pas confondre, notons-le, l'antiphrase (qui oppose les termes employés aux choses évoquées) avecl'antithèse (qui oppose dans une même phrase les termes entre eux). PHRASE N° 4 : « Ventre affamé n'a point d'oreilles.

» Repérez la figure de style.Métonymie.

Double métonymie.

L'auditeur est sans doute frappé par l'aspect très concret de ce proverbe.

Mais ilaurait tort de se laisser aller à une interprétation réaliste, qui serait délirante; il n'est pas question ici d'un ventreréel qui se promènerait avec ou sans oreilles, selon qu'il est repu ou non.

Cela signifie, comme le précise le Larousse,qu'un homme pressé par la faim est sourd à toute parole.

Nous devons donc comprendre que, par association, leventre symbolise la personne (mais on choisit de dire le ventre parce qu'il est le siège de la « faim »), et que lesoreilles représentent la capacité d'écoute en général.

Ces « synecdoques » sont bien des métonymies. PHRASE N° 5 « Dans "Marieke", Brel chante la Venise du Nord.

» Repérez la figure de style.Périphrase.

La Venise du Nord, c'est Bruges.

Au lieu de désigner la ville par son nom, on emploie une tournure qui s'ysubstitue : l'expression fait le tour de la réalité sans la nommer directement, d'où le terme « périphrase ».

A noterque la périphrase employée ici est de nature métaphorique (relation d'analogie entre Venise et Bruges), alors qued'autres périphrases peuvent être d'origine métonymique, comme par exemple la désignation des fauteuils par les «précieuses ridicules » de Molière : « les commodités de la conversation » (on a une relation d'association entrel'objet et son usage). PHRASE N° 6 : « Pas génial, ce cours ! » Repérez la figure de style.Litote.

Comme l'indique le point d'exclamation, l'élève qui se livre à ce jugement de valeur veut dire que le cours estfranchement nul.

Il atténue formellement son opinion en employant une tournure qui, au lieu de dire la chosedirectement, opère un détour qui consiste à nier le contraire de ce qu'il pense.

Non pas : c'est nul; mais : ce n'estpas génial.

On dira de même : « Ce n'est pas la grande forme » pour signifier qu'on est très malade : négation ducontraire.

Et notre élève n'hésitera pas à dire à ses copains, pour marquer toute l'estime qu'il porte à un professeurde qualité : « Pas con, ce prof ! ».Notons que la litote ressemble à l'euphémisme, en ce qu'elle semble atténuer la réalité.

Mais ce n'est qu'uneapparence : la litote n'atténue le « signifiant » que pour faire ressortir le « signifié ».

La fameuse litote de Chimène «Je ne te hais point » signifie bien « je t'aime intensément », — alors que l'euphémisme atténue pour atténuer : c'estpour feutrer la cruauté du « cancer » qu'on emploie l'expression « maladie de longue durée ». PHRASE N° 7 : « Penser que les élèves n'aiment pas les contrôles sur les figures de style, franchement, çame tue ! » Repérez la figure de style.Hyperbole.

Le professeur qui dit cela n'est pas « franc », car il survit! L'hyperbole consiste à exagérer largementl'expression de sa pensée.

« Ça me tue » est délibérément excessif...

Et l'on voit que l'hyperbole s'oppose tout à faità la litote : il y a excès du « signifiant » sur le « signifié », et l'auditeur doit rétablir les proportions — ce qui fait qu'àforce d'exagérer, on ne le touche plus ! PHRASE N° 8 : « Il égorgea son chien avec une atroce jouissance.

» Repérez la figure de style.Oxymore.

Le mot atroce et le mot jouissance dissonent.

Le locuteur exprime par là la nature paradoxale du plaisirsadique.

En même temps, il transfère l'idée de l'atrocité de l'acte (égorger) sur l'émotion éprouvée par le criminel. PHRASE N° 9 : « La France est veuve ! » Repérez la figure de style.Allégorie.

L'entité «France » est personnifiée Cette personnification classique reprend soudain une valeur forte, ence que le locuteur prête à la France un deuil réel en faisant du général de Gaulle son époux décédé.

Notons lamaladresse de cette formule historique, à un moment cruel où la vraie veuve du Général éprouvait réellement laperte de son véritable époux.

Il n'y avait pas de ménage à trois. PHRASE N° 10 : « Ne sachant plus très bien ce qu'était une métonymie, le candidat perdit les pédales.

»Repérez la figure de style.. »

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