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TENTATIVES DE «RESTAURATION» INTELLECTUELLE : ECLECTISME ET POSITIVISME

Publié le 30/03/2012

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L'éclectisme de V. Cousin, le positivisme d'A. Comte, correspondent au besoin de donner une forme relativement cohérente et, pour ainsi dire, un sceau officiel à la philosophie bourgeoise qui, depuis le sensualisme, diffusait moins une ''doctrine" qu'un recueil de principes intellectuels et de stéréotypes moraux sans véritable unité, quoique toujours assujettis à des conclusions conformistes. Dans l'enseignement officiel, l'apparente liberté du professeur de philosophie, en matière d'options métaphysiques et morales, masque un ralliement de fait aux vérités établies, c'est-à-dire politiquement dominantes. La philosophie est, en effet, avec l'histoire, la discipline qui se sait la plus surveillée. Si l'on ajoute le fait de la raréfaction , de la haute bourgeoisie oisive disposée au mécénat, on comprend que les philosophes deviennent principalement des professeurs de philosophie, dont il est important de vérifier l'orthodoxie morale et politique....

« xième manière ••.

Des hommes comme Condorcet Destutt de Tracy, de Gérando, Cabanis, Daunou, etc., ont puissamment contribué à infléchir l'empirisme sensualiste de Condillac vers la connaissance scien­ tifique précise et spécialisée (que l'on songe seule­ ment à ces foyers de pensée libre que furent les Ecoles centrales).

Mais il n'est pas possible de parler de « doctrine •• de l'Idéologie, ou d'Ecole idéologique ; d'abord parce qu'il n'y eut entre les Idéologues qu'un consensus de fait sur quelques principes généraux : retour à l'esprit d'analyse, rationalisme, idéal de laïcité, de justice, d'éducation, etc.

; ensuite, parce que la résistance à ce courant qui prolonge authentiquement la « phi­ losophie des Lumières •• fut l'une des tâches de la période post-révolutionnaire.

Les Idéologues pous­ saient l'empirisme de Condillac vers la part de vérité qu'il contient, c'est-à-dire vers le primat du fait et de l'expérience effective ; ils luttaient contre l'obscuran­ tisme, ils étaient optimistes et tournés vers l'action.

Il est évident, dans ces conditions, que la réaction napoléonienne, puis monarchique, ne pouvait pas ne pas vouloir les pourchasser aussi bien dan.s l'appa­ reil universitaire que dans l'esprit de progrès qu'ils s'efforçaient de propager.

A cet égard, éclectisme et positivisme, nous allons en esquisser la preuve, constituent une double tentative : d'une part, relayer, au plan de la doctrine philosophique, l'école sensualiste, dont les germes matérialistes et scientifiques apparaissent politique­ ment dangereux, par un spiritualisme pouvant faire figure de nouveau système philosophique ; d'autre part, « mimer •• l'attitude réaliste et analytique propre à l'Idéologie, en vue d'accréditer l'idée que le spiri­ tualisme, ou l'idéalisme, officiels, ne sont pas une syn­ thèse romantique au service de l'ordre social, mais de véritables méthodes de pensée et de conduite.. »

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