Temps objectif et temps subjectif - GUSTAVE FLAUBERT. MADAME BOVARY
Publié le 02/01/2020
Extrait du document
La temporalité est souvent celle d'Emma. Elle s'appuie sur des indications vagues, les heures du jour, les saisons et les mois : «Ce fut un dimanche de février, une après-midi qu’il neigeait », les jours de la semaine comme pour les rencontres de Léon et d’Emma à Rouen : « C'était le jeudi », pour exprimer ses pensées, ses sensations et ses sentiments : «Le lendemain fut, pour Emma, une journée funèbre», ou au contraire : «La journée du lendemain se passa dans une douceur nouvelle ».
Mais, si la chronologie est linéaire, les jalons n'en sont pas toujours nets, et il est malaisé de mesurer précisément l'histoire, dont les étapes s’enchevêtrent. ■ Le premier mariage de Charles dure quatorze mois ; son séjour à Tostes dure quatre ans; à Yonville, lors de sa liaison avec Rodolphe, Emma lui dit qu'elle est mariée à Charles depuis quatre ans; Léon revoit Emma à Rouen, après trois années d’absence; trois ans se passent entre la rupture avec Rodolphe et le suicide d’Emma. L'âge de la petite Berthe n’est pas indiqué plus précisément, mais à la fin du récit elle semble avoir une dizaine d’années.
2. Des scènes plutôt que des actions
Par ailleurs, les faits sont rares dans le récit, à leur place Flaubert décrit des scènes ou des tableaux comme la noce, le bal à la Vaubyessard, le premier dîner à l'auberge d’Yonville, les comices, le spectacle à l’opéra de Rouen, la visite de la cathédrale, etc., qui marquent les grands moments de la vie des personnages et la bouleversent : «Son voyage à la Vaubyessard avait fait un trou dans sa vie, à la manière de ces grandes crevasses qu'un orage, en une seule nuit, creuse quelquefois dans les montagnes» (p. 109).
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FICHES .
1 Mais, si la chronologie est linéaire, les jalons n'en sont pas toujours nets, et il
est malaisé de mesurer précisément l'histoire , dont les étapes s'enchevêtrent.
1 Le premier mariage de Charles dure quatorze mois ; son séjour à Tostes dure
quatre ans ; à Yonville, lors de sa liaison avec Rodolphe, Emma lui dit qu'elle
est mariée à Charles depuis
quatre ans ; Léon revoit Emma à Rouen, après
trois années d'absence; trois ans se passent entre la rupture avec Rodolphe
et le suicide d'Emma.
L'âge de la petite Berthe n'est pas indiqué plus précisé
ment, mais à la
fin du récit elle semble avoir une dizaine d' anné es.
2.
Des scènes plutôt que des actions
Par ailleurs, les faits sont rares dans le récit , à leur place Flaubert décrit d es
scènes ou des tableaux comme la noce, le bal à la Vaubyessard, le premier
dîner à l'auberge d'Yonville, les comices, le spectacle à l'opéra
de Rouen, la
visite de la cathédrale, etc.,
qui marquent les grands moments de la vie des
per son nages et la bouleversent : «Son voyage à la Vaubyessard avait fait un
trou dans sa vie, à la manière de ces grandes crevasses qu'un orage, en une
seule nuit, creuse quelquefois dans les montagnes » (p.
109) .
1111 Le temps subjectif de L'héroine
1.
L'expression de l'ennui
L'app réhension du temps est lié à l'ennui et la mélancolie épro uvés par
Emma : « Elle songeait quelquefois que c'étaient là pourtant les plus beaux
jours de
sa vie, la lune de miel, comme on disait» (p.
91).
Chez elle domine le
sentiment de la durée,
de la monot onie de l'existence, du lent écoulement
du temps : «Comme le bal déjà lui semblait loin! Qui donc écartait, à tant de
distance, le matin d'avant-hier et le soir d'aujourd'hui? » (p.
109).
2.
Des repères indifférenciés et répétitifs
1 La temporalité est souvent celle d'E mma .
Elle s'appuie sur des indications
vagues, les heures
du jour, les saisons et les mois : «Ce fut un dimanche de
février, une après-midi qu'il neigeait», les jours de la semaine comme pour les
rencontres de Léon
et d'Emma à Rouen : «C'était le jeudi », pour exprimer se s
pensées, ses se n sati o
ns et ses sentimen ts : «Le lendemain fut, pour Emma,
une journée funèbre », ou au contraire :.
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