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TARTUFFE ACTE I SCENE IV

Publié le 18/05/2014

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LE TARTUFFE OU L'IMPOSTEUR, ACTE I SCENE 5, v.281-310 Molière Le Tartuffe de Molière est une comédie classique en cinq actes et en alexandrins, autorisée en 1669 après avoir été censurée en raison de la fausse dévotion que met en oeuvre Molière. En effet, le personnage éponyme de cette comédie prend place dans le famille d'Orgon en se faisant passer pour un saint homme. Alors que l'ensemble de la famille comprend rapidement la supercherie jouée par Tartuffe, Orgon s'entête à défendre son invité. Nous avons affaire ici à la scène 4 de l'acte I dans laquelle apparaissent Orgon, son beau-frère Cléante et sa servante Dorine. Le spectateur n'a pas encore vu Tartuffe mais l'acte d'exposition a notamment pour but de nous le présenter par l'intermédiaire des autres personnages. Dans cette scène, Orgon s'inquiète de l'état de santé de Tartuffe qui « se porte à merveille » alors qu'il ne se soucie pas de sa femme souffrante. I - UNE SCENE D'EXPOSITION COMIQUE La scène étudiée fait partie de l'acte d'exposition ; par conséquent, son rôle est notamment de nous renseigner sur les personnages. Ainsi par l'intermédiaire de Dorine et Orgon, nous obtenons des informations sur le personnage de Tartuffe qui n'apparaîtra qu'au troisième acte. 1/ un dialogue informatif 2/ des procédés comiques : Evoquons à présent les procédés comi...

«    Le comique de caractère   : l’ent êtement d’Orgon durant toute cette sc ène permet de d éfinir   ce personnage par sa monomanie, son obsession pour Tartuffe.    Bien  évidemment le comique de r épétition joue un r ôle majeur dans cet extrait, car Moli ère   fait  r épéter   à  son  personnage   les   m êmes   r épliques   à  l’identique,   en  accentuant   le  caract ère   ridicule de son obsession, alors que le spectateur s’attend  à une  évolution du dialogue. II – UNE SATYRE DES FAUX DEVOTS 1/ Un portrait satyrique    Dorine   nous   permet   tout   d’abord   de   conna ître   quelques   caract éristiques   physiques   de   Tartuffe.

  Tartuffe   est   d écrit   «   gros   et   gras,   le   teint   frais   et   la   bouche   vermeille   »   (v.12).

  L’insistance   en   d ébut   de   vers   avec   les   termes   aux   sonorit és   proches   «   gros   »   et   «   gras   »,   marque particuli èrement le spectateur qui, d ès lors, peut imaginer le personnage.    Un personnage pauvre mais astucieux gagne la confiance d’une famille et r éussit de cette   fa çon  à se nourrir et  à se loger. C’est bien le cas ici puisqu’Orgon est totalement subjugu é par   le faux d évot, comme nous le voyons par l’int érêt qu’il lui porte en demandant sans cesse de   ses   nouvelles   par   l’interrogation   «   Et   Tartuffe   ?   ».

  Cette   obsession   pour   Tartuffe   est   telle   qu’Orgon en vient m ême  à le plaindre alors que celui­ci ne pourrait aller mieux, en r épétant  à   quatre reprises «   Le pauvre homme   !   ». Nous avons bien l’impression que Tartuffe s’interpose   dans la relation conjugale entre Orgon et Elmire.     En   outre,   cette   sc ène   nous   permet   de   comprendre   à  quel   point   le   parasite   s’est   install é   confortablement dans la maison en prenant la place d’Orgon en son absence. Les r épliques de   Dorine insistent sur le train de vie agr éable que m ène Tartuffe, puisque nous pouvons y relever   le   champ   lexical   du   bien­ être   :   «   à   merveille   »,   «   agr éable   »,   «   sans   trouble   ».

  Le   portrait   de   Tartuffe qui nous est propos é insiste  également sur la nourriture aval ée par le faux d évot en   quantit és   importantes   :   «   deux   perdrix   »,   «   une   moiti é  de   gigot   en   hachis   »,   «   quatre   grands   coups   de   vin   ».

  Nous   notons   une   volont é  de   Dorine   de   souligner   l’exc ès   par   l’utilisation   de   termes   tels   que   l’adjectif   «   grand   »   et   l’oxymore   «   fort   d évotement   il   mangea   deux   perdrix   ».

  Alors qu’un d évot est cens é vivre dans l’aust érité, la simplicit é et la rigueur, celui qui nous est   d écrit   se   trouve   dans   l’exc ès.

  Ainsi   le   d écalage   de   cet   oxymore   est   ironique   et   renforce   le   comique   de   l’extrait.

  Cette   sc ène   remplit   son   r ôle   en   brossant   le   portrait   d’un   personnage   absent de la sc ène mais essentiel pour l’intrigue. Cependant, les traits mis en avant tendent  à   dessiner   celui   d’un   parasite   par   son   physique,   sa   place   dans   la   maison   et   le   bien­ être   qu’il   s’offre. 2/ une d énonciation de l’hypocrisie. »

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