Synthèse sur Jeannot et Colin

« Introduction (resituer le conte dans l’ensemble de l’œuvre de Voltaire) Conte JC écrit tardivement en 1764 alors que Voltaire (1694-1778) est déjà vieux et très célèbre.

Il fait partie des conte des Contes de Guillaume Vadé parus en avril 1764.

Avant celui-là, Voltaire a déjà écrit d’autres contes célèbres comme Zadig (1747) ou Candide ou l’optimisme (1759).

C’est aussi un homme engagé dans son temps : en 1762, Voltaire s’engage dans l’affaire Calas (la défense d’un homme protestant accusé à tort d’avoir tué son fils parce qu’il voulait se voulait se convertir au catholicisme).

1) Un conte philosophique : - Le conte philosophique (dont le nom n’apparaît qu’en 1771) fait partie du genre de l’apologue : Def : court récit qui vise à délivrer une morale.

La fable, le conte philosophique, l’utopie…font partie de cette grande catégorie qui allie le récit et l’argumentation.

- Voltaire est persuadé de l’efficacité argumentative des formes littéraires courtes pour faire réagir la société et la faire changer (nous sommes avant la Révolution).

Il écrit en 1766 à d’Alembert, le directeur de l’Encyclopédie : « Jamais vingt volumes in-folio ne feront de révolution, ce sont les petits livres à trente sous qui sont à craindre ».

- Jeannot et Colin emprunte de nombreux aspects de son récit au genre du conte : · Texte bref.

· Intrigue simple et traditionnelle qui suit un schéma narratif très clair : SI : amitié des deux auvergnats ; élément déclencheur : l’arrivée de l’habit et de la lettre, signe de promotion sociale ; péripéties : l’éducation de J pour briller dans le monde ; élément de résolution : la ruine soudaine du père ; SF : l’amitié retrouvée de JC.

· Nombre réduit de personnages, assez caricaturaux : ils incarnent des conditions sociales : bourgeoisie, noblesse,clergé , des caractères : la naïveté, la bonté // la vanité, l’ambition…) · Cadre spatio-temporel peu précis : on sait juste que le début du conte se passe à Issoire mais pas de détail sur le temps.

=> suffisamment imprécis pour être universel.

· Une moralité exprimée de façon explicite à la fin : « le bonheur n’est pas dans la vanité ».

 Ingrédients du conte moral : sentimentalisme, goût de la campagne, exaltation des valeurs morales comme la vertu, la fidélité.

Mais cet éloge de l’amitié vraie devient rapidement le prétexte à la critique sociale de l’univers parisien.

Ici le thème de l’amitié se noue chez Voltaire à la critique sociale de la noblesse et du clergé.

2) Une critique souriante de la société, représentative de l’esprit des Lumières : Le mot "Lumières" désigne métaphoriquement le mouvement intellectuel qui caractérise le dix-huitième siècle européen : illuminismo en italien, ilustración en espagnol, Aufklärung en allemand évoquent semblablement le passage de la nuit au jour, de l'obscurantisme à la connaissance rationnelle , qui marque cette époque décidée à secouer tous les jougs qui pesaient jusque-là sur les peuples.

En France, le mot "mouvement" semble plus approprié qu'ailleurs puisque, fédérés par l' Encyclopédie , les philosophes ont conjugué leurs efforts pour proposer une refonte générale de. »