Synthèse littéraire sur « Une partie de campagne »
Publié le 02/08/2014
Extrait du document
I - UN PESSIMISME CRITIQUE
Dans la continuité de Schopenhauer, Maupassant distingue l'artiste des autres hommes lui seul parvient à s'élever jusqu'à la contemplation de la comédie hu¬maine et, par son talent, il arrive à la représenter, à la transformer en tableau. C'est donc à partir d'un point de vue foncièrement pessimiste que Maupassant considère la réalité extérieure pour la transformer en représentation esthétique — ce dont témoigne la technique du tableau vivant dans « Une partie de campagne «. Mon¬trer la réalité telle qu'elle est équivaut à dénoncer ses insuffisances.
Pour l'auteur, exprimer la vérité du monde équivaut à assimiler la matière élé-mentaire pour la restituer ensuite au terme d'un processus presque physique. « Mes yeux ouverts, à la façon d'une bouche affamée, dévorent la terre et le ciel. Oui, j'ai la sensation nette et profonde de manger le monde avec mon regard, et de digé¬rer les couleurs comme on digère les viandes et les fruits. « (« La Vie d'un paysa¬giste «, repris dans Maupassant, Choses et autres, Le Livre de Poche, 1993, p. 306). Homme sans Dieu, Maupassant ignore la métaphysique et cherche à se mettre en phase avec le monde, Comme Proust, il ne veut pas imposer au réel les catégories formelles de l'intelligence mais entrer en sympathie avec le vivant. Aussi, dans « Une partie de campagne «, montre-t-il des êtres soumis à leurs pul¬sions sans jamais émettre de jugement moral car, pour lui, l'irrévérence est de mise dans une république avilie par une opinion publique dépourvue de tout discerne¬ment et livrée aux sottises d'un ordre hypocrite.
«
penser que les conséquences en seront terribles pour leurs protagonistes: en l'oc
currence.
Maupassant traite
d'une n1anière originale le thème de la femme mal n1a
riée en saisissant le fait brut, l'origine même du décalage qui voue le couple à la
n1ésentente.
Trop conscient de la réalité pour ne pas la niépriser, l'auteur incite le
lecteur à s'interroger: la vie vaut-elle vraiment la peine d'être vécue?« Une partie
de ca1npagnc »ne laisse à Henri et Henriette que le privilège de leur regret alors
que les autres personnages s'enfoncent dans la bêtise et la matière.
Leur exis
tence semble déjà finie alors qu'elle co1nmcncc à peine.
S'inscrivant dans
la tradi
tion moraliste, Maupassant n1ct en forn1e avec brutalité une conception extrême
ment dure de la nature hu1naine.
Ses personnages grimacent de bêtise ou de
douleur, mais ignorent toujours la satisfaction parce
qu'il~ ~'éloignent de l'authen
ticité recélée par la
prinlitivité du désir.
~Ill · L'ESCLAVAGE DES SENS
Flaubert se voue au culte du grand style et entre en littérature co1nmc on pro
nonce ses vreux en religion.
Pour Maupassant, même la quetion du style renvoie à
la notion de tempérament.
Il n'existe plus aucune définition du style car ]'écrivain
obéit aux lois fondamentales de sa complexion physique.
Tout dérive.
selon lui, du
seul fondement biologique et son écriture, facile, bénéficie
d'une large palette sen
sorielle.
Pour Henry James, écrivain anglo-saxon.
Maupassant domine admirable-
1nent la capacité à exprimer son rapport
au monde.
« Le sien est celui des sens, et c'est exclusive1nent à travers eux, ou presque, que la vie l'intérc~sc ; et c'est
presque exclusivement par leur entremise qu'il la décrit, et qu'il produit des
œuvres brillantes.
i> Aussi ses récits s'imposent-ils comme autant.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- « Une partie de campagne » de Maupassant (synthèse littéraire)
- Synthèse littéraire - Fin de partie de Samuel Beckett
- Synthèse sur Une partie de campagne
- Partie de campagne Maupassant
- Une partie de campagne