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Supposez que l'on vous propose de jouer le rôle qui vous plairait dans une pièce de théâtre que vous choisiriez. Expliquez les raisons qui vous guideraient dans le choix de la pièce et du personnage; puis dites sur quoi vous insisteriez dans votre interprétation.

Publié le 09/03/2011

Extrait du document

• En effet le temps qui règle chaque acte est plus ou moins semblable et s'exprime sous la forme d'un crescendo couronné dans les derniers instants par une scène de très forte intensité dramatique, exprimée sous différentes formes de violence - que l'interprétation doit soigneusement différencier - :    - explosive, véritable crise de folie au premier acte;    - contenue mais intense avec Scipion au second acte;    - démente, par la provocation et la mégalomanie, mais lucide en même temps au troisième acte;    - enfin humaine et désespérée à la mort de Caligula au quatrième et dernier acte.   

« les patriciens; comme tel autre pour Scipion; comme un autre encore vis-à-vis de Chéréa; comme lui-même enfindevant Caesonia. • Procédé typiquement théâtral, presque de tradition - cf les scènes d'introduction raciniennes - où le personnageest défini et préfiguré par ceux avec lesquels il est en relations directes. • Cependant l'originalité de Caligula est dans le renouvellement de ce procédé en quelque sorte par l'inversion duprocédé traditionnel. • C'est cette position privilégiée du personnage Caligula qui rend passionnants le choix et l'interprétation du rôle. IIe Partie.

Choix du personnage. • Le rôle du personnage Caligula. • La pièce entière semble faite par le personnage - à l'exception du premier acte (jusqu'à l'apparition de Caligula),qui serait seul écrit par Camus ! • Tout est réalisé par Caligula, véritable « metteur en scène ». • Après avoir brisé, nié son ancienne personnalité, il se crée lui-même sous les yeux des autres personnages, puisdes spectateurs. • Une grande sincérité, un grand effort doivent donc marquer l'interprétation. • Par une suite de confrontations il se donne une identité « en situation », i.

e.

qui est modulée suivantl'interlocuteur auquel il a affaire. • Caligula - non Camus ! - se forge lui-même son identité, établit les rapports de force qui joueront pour le reste dela pièce, en somme crée son univers théâtral et impose les « jeux » qu'il veut mener avec ceux qui l'entourent. • Caligula, maître de lui-même et de son destin, forgeron de sa propre vie, par la liberté et la révolte qu'il s'estdonné, voici la pensée existentialiste de Camus mise en actes, mais surtout un merveilleux rôle où l'on a l'impressiond'être à la fois personnage et auteur.

Bien souligner cette valeur d'auteur, de créateur, dans l'interprétation. • C'est en effet par son jeu théâtral, non par de longs exposés théoriques, que Caligula existe, qu'il se fait, qu'ilassume sa liberté et son destin. • Caligula devient un deus ex machina, un démiurge. • Il est intéressant de souligner dans l'interprétation de quelles manières il pose ses diverses identités, donc montreet établit par là même les différents rapports de force. • La richesse du jeu vient justement de la diversité de ses attitudes avec les Autres : - d'entrée de jeu, les patriciens sont rejetés, exclus scéniquement du monde des intimes de Caligula, classésdéfinitivement dans le clan adverse, les ennemis obtus, grotesques et aveugles.

Caligula les range immédiatementsous l'étiquette d'esclaves et courtisans serviles, hypocrites, les relègue théâtralement dans le cadre despersonnages de second plan, incapables par eux-mêmes et leurs actes de faire progresser l'action dramatique; - Chéréa et Scipion, bien que rejetés eux aussi dans le clan ennemi, n'en conservent pas moins une importancedramatique de premier plan, puisqu'ils restent aux yeux de Caligula des personnes dont on peut se jouer mais aveclesquels on joute ou parle d'égal à égal.

S'il les repousse, c'est surtout pour la signification qu'ils peuvent avoir : Chéréa, ancien maître à penser, a transmis en héritage les connaissances accumulées et l'éthique en vigueur;Caligula s'en débarrasse pour être libre des traditions et des contradictions; de plus ils ont vu tous deux l'absurditédu monde, mais Chéréa s'est arrêté là; Scipion, lui, représente l'amitié, celui avec lequel on a partagé impressions et découvertes, connaissances nouvelles,idéaux romantiques d'adolescents, toutes les «illusions».

Il devient donc de ce fait, lui aussi, garant de « fausses »connaissances et à rejeter. • Ainsi Caligula les rejette en pleine connaissance de cause.

Il sait que Scipion, une fois compris à nouveau sonancien ami, se retirera de la scène; et il arme volontairement Chéréa, le mute en chef de complot lui conférant ainsiune autorité et un but intellectuel permettant d'en être tué selon toute justice. • Donc il arme lui-même ses adversaires, animant ainsi sa propre vie et la progression dramatique elle-même. • C'est sur cette dimension de metteur en scène, lucide, détaché des êtres moyens et contingences moyennes,. »

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