Sujet : On parle beaucoup aujourd'hui de « littérature engagée », dans laquelle l'écrivain oeuvre pour expliquer et ensuite améliorer la condition humaine. Pensez-vous que ce soit l'unique vocation de la littérature?
Publié le 27/06/2015
Extrait du document
Il est cependant nécessaire de préciser la définition de l'engagement pour éviter que les expressions « expliquer «
L'engagement consiste pour l'écrivain à prendre parti dans les luttes politiques de son temps en vue d'une amélioration de l'ordre social.
Cette attitude s'oppose au non-engagement qui consiste pour l'écrivain à s'enfermer dans une tour d'ivoire, à se désintéresser du sort de ses contemporains, pour se consacrer uniquement à l'oeuvre d'art.
Nous voyons donc que la définition contenue dans le sujet est incomplète, dans la mesure où elle ne précise pas que l'écrivain engagé recherche une action immédiate —avec les risques que cela comporte — sur la société dans laquelle il vit.
Un écrivain dont l'oeuvre expliquerait la condition humaine, qui serait animé par le désir d'une amélioration de cette condition, mais qui écrirait pour une postérité lointaine, ne répondrait pas à la définition de l'écrivain engagé. L'engagement se caractérise par le désir d'une action politique immédiate.
«
Il est essentiel de montrer le lien qu'il y a entre ces deux
actions.
Dans la mesure où il tend à démystifier, à ouvrir les
yeux de
ses contemporains, l'écrivain est déjà un agent de
transformation de la société.
4· L'expression condition humaine peut désigner la condition
métaphysique de l'homme (sa situation dans le monde face
aux autres hommes
et à la nécessité de la mort) ou sa condi
tion socio-économique (sa place dans une société et la place de
cette société dans l'ensemble des entreprises humaines).
Le
titre
d'un roman de Malraux, La condition humaine, joue sur
ces deux sens.
Il est évident que c'est au second de ces sens
que
se rapporte le sujet.
5.
Les trois remarques précédentes montrent qu'il était
nécessaire, avant d'aborder toute discussion, d'apporter
un
certain nombre de précisions à la définition proposée par le
sujet.
Cet effort
pour mieux cerner la notion de littérature engagée
pouvait constituer la première partie du devoir.
6.
Même si vous pensez que la fonction essentielle de la
littérature est
l'engagement, il est bon d'évoquer, puisque le
sujet vous le demande pratiquement, d'autres
vocations pos
sibles de la littérature.
Même lorsqu'on a l'intention de rejeter une thèse,
il est
bon de montrer qu'on la connaît.
7· Les exemples littéraires pour traiter ce sujet seront choisis
de préférence
en relation avec un contexte historique précis :
Voltaire
et l'affaire Calas, Zola et l'affaire Dreyfus, Sartre
et la guerre d'Algérie, Dos Passos et la naissance du capita
lisme américain, Soljénitsyne
et le stalinisme, Césaire et le
colonialisme.
-75-.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- On parle beaucoup aujourd'hui de « littérature engagée », dans laquelle l'écrivain oeuvre pour expliquer et ensuite améliorer la condition humaine. Pensez-vous que ce soit l'unique vocation de la littérature ?
- Parlant de Boileau, M. Kléber Haedens écrit : « Un Parisien casanier au sourire aigu, rompant avec les ennuyeux, pourchassant les ridicules, écrasant les médiocres, a guidé notre littérature au sommet de son royaume. Tout écrivain libre et fier a Boileau pour complice. Et si nous n'emportons pas ses oeuvres lorsque nous allons rêver sous les arbres, nous savons qu'il s'est battu pour la comédie la plus humaine et qu'il a protégé la naissance des poèmes tragiques les plus purs. Boileau
- A propos d'un roman de Malraux, un critique parle d' a une conception révolutionnaire de la littérature, qui ne serait plus de consommation pure, mais réaliserait comme une coopération dans la production de l'écrivain et du public, celui-ci étant invité par un effort de prolongement et de reconstruction à la création de l'oeuvre ». Qu'en pensez-vous ?
- La technique peut-elle améliorer la condition humaine ?
- Selon Soljenitsyne, « une littérature [...] qui n'ose communiquer à la société ses propres souffrances et ses propres aspirations, qui n'est pas capable d'apercevoir à temps les dangers sociaux et moraux qui la concernent, ne mérite même pas le nom de littérature. » Pensez-vous, comme Soljenitsyne, qu'une oeuvre littéraire doive assumer une telle responsabilité dans la société de son temps ?