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Sujet : En 1937 Georges Duhamel développait dans Défense des lettres une thèse qu'on peut résumer ainsi : Les arts dynamiques (radio, cinéma) nous entraînent dans leur mouvement et ne nous permettent ni de nous arrêter pour réfléchir, ni de revenir en arrière, ni même de choisir. Encourageant ainsi la passivité ils sont, à l'inverse de la lecture, un obstacle à une formation culturelle véritable. Expliquez et discutez cette idée.

Publié le 24/06/2015

Extrait du document

lecture

Le cinéma, par ailleurs, exige de plus en plus une activité, et même une agilité, de la part du spectateur.

« Le cinéma exige du spectateur une certaine technique spéciale de l'art de deviner ; au fur et à mesure que progressera k cinéma, cette technique se compliquera. « (Eikhenbaum, 1927).

La compréhension d'un film n'est pas quelque chose qui va de soi; à la suite de la projection d'un film de C. Autant-Lara adaptant le roman de Radiguet, Le diable au corps (film qui se présente comme un enterrement interrompu par un certain nombre de flashes-back qui expliquent comment on en est arrivé là), des personnes interrogées dirent qu'elles avaient aimé le film, mais qu'elles ne comprenaient pas pourquoi on y avait inséré quatre enterrements.

B. Un jugement prématuré.

Duhamel prend une maladie de jeunesse pour quelque chose

de définitif; or :

 

·    On constate qu'après une phase de ravissement béat l'homme s'adapte aux média : on choisit les émissions; un certain contact public-producteurs s'établit (un million de coups de téléphone en un mois pour une émission aux États-Unis). Les émissions ou les films sont suivis souvent d'une discussion (pratique systématisée dans les ciné-clubs). Les média ne transforment pas leurs adeptes en robots comme le voulait Duhamel.

lecture

« Au contraire, les arts t!Jnamiques (arts du mouvement comme la radio ou le cinéma) nous imposent leur propre rythme; les auditeurs ou les spectateurs sont réduits à une pure passivité.

Il n'y a pas de choix, pas d'activité de l'intelli­ gence.

En ce sens il y a une incompatibilité entre l'attitude du consommateur des « arts dynamiques » et les exigences de la culture, laquelle implique une réflexion personnelle.

«La machine insensible n'arrête pas et ne répète pas.

La réflexion semble incompatible avec les nouveaux moyens donnés aux foules pour se faire une âme.

Le cinéma et la radio ne répètent pas.

Ils marchent, ils coulent, ils se précipitent.

Je l'ai dit, ce sont des.

fleuves.

Et que charrient ces fleuves: un mélange détestable ou l'on rencontre souvent le pire et rarement le meilleur sans pouvoir les séparer (Duhamel, Défense des lettres).

B.

Un élément nouveau par rapport à 1937, qui .re!l{ble confirmer les craintes de Duhamel: LA TÉLÉVISION.

L'importance prise par la télévision dans la vie de nos contemporains semble à première vue confirmer les affirma­ tions de Duhamel.

a.

Télévision contrdlée par l'État: Soit qu'il n'existe qu'une seule chaîne, soit qu'il existe un monopole, dans de nombreux pays l'État a le contrôle de la télévision: il s'agit plus d'« informer>> au sens de« donner forme » à l'opinion que d'informer au sens de renseigner.

Cette restriction du choix, qui s'ajoute à la restriction du choix inhérente à la nature de ce nouvel « art dynamique », n'est pas un facteur très propice à la vie intellectuelle.

b.

Fascination du petit écran : On a constaté, surtout dans les débuts, une véritable fasci­ nation exercée par la télévision, d'où une certaine oblitéra­ tion du sens critique.

Conclusion sur la première partie Les mass-média, et en particulier ce que Duhamel appelle les « arts dynamiques », peuvent effectivement être une source de dépersonnalisation et favoriser un conditionne­ ment des masses -les sociologues parleraient de « massi­ fication » - plus qu'une véritable accession à la culture.

-120-. »

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