Sujet : comment l'apologue se met-il au service de la vérité ?
Publié le 12/01/2013
Extrait du document
Traditionnellement, l’apologue articule un récit et une morale, celle-ci venant déchiffrer celui-ci. Ce
déchiffrement a pu prendre des formes diverses : commentaire explicatif dans la parabole, ou le mythe
philosophique, chute en forme de morale plus ou moins développée dans les fables de La Fontaine. Mais
l’apologue peut aussi rester sans explication.
La morale permet l’exercice d’une sagesse universelle. L’apologue obéit à une visée humaniste,
philosophique : ex : Candide = « il faut cultiver notre jardin «
Pour La Fontaine, l’apologue est porteur d’un enseignement d’ordre moral et même d’un savoir : « Elles
ne sont pas seulement morales, elles donnent encore d’autres connaissances « dit-il dans sa préface.
L’apologue, en
effet, invite à développer les facultés de raisonnement.
«
dauphin », La Fontaine s’assigne d’ailleurs comme but d’instruire en plaisant.
L’apologue a une
dimension ludique : il propose un jeu au lecteur qui est incité à lire de manière active.
C’est à lui que
revient le travail de transposition (démarche inductive).
C’est parfois lui qui doit déduire la morale.
L’apologue opère donc à travers la narration un charme, une séduction (pouvoir plutôt persuasif).
Il s’agit
donc d’une sorte de rébus moral qui suscite certes un plaisir, mais qui n’a pas pour autant une portée
légère.
Transition «plaire pour instruire »
II Les fonctions (Pour quoi ?)
1.
Fonction critique
Fable, utopie et conte philosophique remplissent une fonction critique : satire des mœurs, du pouvoir par
exemple.
Le voile de l’allégorie peut permettre
parfois d’éviter la censure : on déguise le contenu et les cibles de la critique pour contourner les
contraintes.
Mais ce n’est pas toujours le cas : parfois l’apologue au contraire exhibe la critique, rendant
d’autant plus ridicule la cible de la satire.
Ex de l’utopie = proposition d’une société idéale dont les règles constituent une critique implicite de l’ordre
existant (ex : abbaye de Thélème = représentation inversée des monastères de l’époque ; ex Candide =
dénonciation de la politique, de la religion, de l’enseignement.)
2.
Fonction morale
Traditionnellement, l’apologue articule un récit et une morale, celle-ci venant déchiffrer celui-ci.
Ce
déchiffrement a pu prendre des formes diverses : commentaire explicatif dans la parabole, ou le mythe
philosophique, chute en forme de morale plus ou moins développée dans les fables de La Fontaine.
Mais
l’apologue peut aussi rester sans explication.
La morale permet l’exercice d’une sagesse universelle.
L’apologue obéit à une visée humaniste,
philosophique : ex : Candide = « il faut cultiver notre jardin »
Pour La Fontaine, l’apologue est porteur d’un enseignement d’ordre moral et même d’un savoir : « Elles
ne sont pas seulement morales, elles donnent encore d’autres connaissances » dit-il dans sa préface.
L’apologue, en
effet, invite à développer les facultés de raisonnement.
Toutefois, aux yeux du lecteur contemporain des
fables de La Fontaine, la morale perd de son importance au profit du récit.
Il est d’ailleurs bien difficile de
définir une morale d’ensemble du recueil.
L’apologue contemporain ne tranche pas, n’offrant
qu’exceptionnellement qu’une morale.
Il développe les capacités de raisonnement, invitant le lecteur à
tirer les conséquences de situations évoquées au cours du récit et à les transposer dans la vie réelle.
Dans un monde contemporain d’où toute certitude et vérité se trouvent bannies, l’apologue ne peut plus
guère prétendre asséner une morale.
Il se veut davantage une incitation à la réflexion.
3.
Des fonctions qui évoluent
Les fonctions qui confèrent à l’apologue sa signification sont indissociables de leur contexte de production
et de réception.
Ainsi, la parabole de l’enfant prodigue peut perdre sa signification chrétienne pour
prendre une nouvelle signification (Rilk).
La contre-utopie d’Orwell est incompréhensible si on la dissocie
du contexte qui l’a vue naître : le stalinisme, la guerre froide, les totalitarismes.
Quant aux fables de La
Fontaine , nous ne les lisons plus guère pour leur morale mais pour le plaisir né de la fantaisie des
personnages et des situations.
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