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Stéphane Mallarmé

Publié le 15/06/2010

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De son enfance endeuillée par la mort de ses parents, Mallarmé ne retiendra que la tristesse. A vingt ans, il partit pour Londres dans le dessein d'apprendre l'anglais, qu'il enseigna en France à son retour. Le professorat ne lui convenait pas, mais l'astreinte financière, alourdie par son mariage et la naissance de deux enfants, l'obligèrent à poursuivre, tout en trouvant d'autres sources de revenu. Jusqu'en 1880, il travailla à plusieurs travaux d'édition et de traduction d'ouvrages scolaires. Pourtant, en dépit des difficultés économiques du ménage et de la mort tragique de son fils en 1879, il réservait une partie de son temps à la poésie. Ses premiers poèmes, publiés dans des revues à partir de 1862, témoignent de l'influence des thèmes baudelairiens sur son écriture. Il s'intéressa à la définition de la nature du monde idéal et à ses correspondances avec la réalité. Pour lui, le véritable rôle du poète, à travers l'utilisation du langage, consistait à cristalliser l'essence des choses plutôt que décrire une réalité préexistante ; il consacra sa vie à mettre ses principes en pratique dans ce qu'il appelait son “ grand œuvre ”. Durant les années 1890, il organisa ses célèbres réceptions du mardi soir fréquentées par l'élite artistique, avide d'écouter le poète exposer sa théorie sur l'art. Ironiquement, la reconnaissance publique conjuguée à une liaison heureuse avec sa maîtresse, affaiblirent son besoin de chercher refuge hors de la réalité et son Grand Œuvre  demeura inachevé.      

 

« POESIE de MALLARME 1 • LE Contexte :Dans ce recueil, dont la rédaction commence en 1862, Mallarmé porte la poésie à une pureté extrême ; il invente,pour ce faire, une langue nouvelle et espère parvenir à créer le « Livre » qui permettrait d'atteindre, derrière lechaos et le hasard, l'Unité du monde, l'Univers premier.

La poésie redevient avec lui « chose sacrée », tant dans sonambition que dans son expression, où l'art de la suggestion et du mystère fait du message poétique un objethermétique accessible aux seuls initiés. 2 • LE TEXTEOn trouve d'abord des poèmes d'inspiration baudelairienne qui disent la quête infructueuse ou dangereuse de l'Azur,de l'Idéal, du Beau : impuissance à l'atteindre (Las de l'amer repos...), approche mélancolique (Apparition), honted'être indigne de lui (Les Fenêtres, L'Azur).

Tout lyrisme personnel est ensuite éliminé, au profit de l'expressiondésincarnée d'un désir de pureté absolue lié au refus de la vie (Hérodiade), puis, par réaction, d'un désir sensuel devivre qui reste inassouvi (L'Après-Midi d'un faune).

Enfin apparaît la conscience claire que la Beauté, forme del'Absolu, doit être créée par les mots qui, face aux contraintes du réel, ont le pouvoir de conjurer le néant et la mort(Toast funèbre, Le Tombeau d'Edgar Poe). 3 • LES THÈMES MAJEURS• Le refoulement du réel, univers déchuMallarmé refuse la réalité commune, en particulier les objets extérieurs, sauf s'ils se chargent d'un sens symbolique— la fenêtre (Les Fenêtres), le miroir, la lampe (Ses purs ongles...) —, ainsi que la vile langue commune. • La poésie entre rêve et réalitéEntre Univers premier et univers déchu, le poète doit affronter deux dangers : celui d'être tenté par le réel (L'Après-Midi d'un faune), de violer la pureté du rêve, d'où un sentiment d'ennui, d'impuissance, de mélancolie (Le vierge, levivace...) ; et celui d'affronter le non-être, pointe extrême de la pureté (Hérodiade), d'être pris dans les glaces (Levierge, le vivace...). • Le monde des essencesLa poésie, « par le langage humain ramené à son rythme essentiel, exprime le sens mystérieux de l'existence ».

Lesmots qu'elle arrache à l'usage commun extraient l'essence des « notions pures » : dire « une fleur » en l'absence detoute fleur, c'est faire apparaître musicalement la fleur « absente de tous les bouquets », l'idée de fleur. 4 • L'ÉCRITURE• Le symboleLe sens est ce qui lie le mot, non plus à l'objet extérieur, mais à la réalité intérieure de l'artiste.

Il s'agit non plus denommer, de dénoter, mais de suggérer, de connoter ; d'où le recours à l'allusion : aile, éventail, page deviennentpartout des vols ; d'où la recherche des mots rares et, plus encore, la place inhabituelle des mots dans la phrase,de manière à créer des résonances. • La syntaxeLa langue est gauchie jusqu'aux limites, non atteintes, de la rupture.

Par un recours constant à l'ellipse, auraccourci, à la complication, l'hermétisme refoule la langue commune. • Le versIl est caractérisé par la fermeté du rythme (vers parfaitement régulier) et par le jeu des sonorités, plus expressivesque le sens même du mot, mises en valeur par la rime, en particulier dans Ses purs ongles...

avec les rimes en -yxet -ixe, -ore et -or, et dans Le vierge, le vivace...

avec les rimes en -i et l'insistance de la consonne v.. »

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