Spleen LXXVIII - Baudelaire
Publié le 18/03/2012
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Intro : Baudelaire invente une fonne de désespoir radicalement nouveau, de mélancolie qui ne ressemble à aucune autre et qui est la source d'inspiration de sa poésie: le spleen. Premier sens de spleen= tristesse vague, dont on ne connaît pas les causes. Mais Baudelaire préfère lui donner le sens qu'a le mot mélancolie au XIXème: folie, dérèglement, fureur.
En fait, Baudelaire donne exactement à son spleen le sens que la psychologie donnera ensuite à la dépression.
- Le Spleen est constitutif de la poésie baudelairienne car c'est cela qu'il raconte, son mal être, son incapacité à vivre dans le monde qui est le sien. Beaucoup de poètes de son époque ressentent la même inadaptation, la modernité de Baudelaire réside dans le remède qu'il trouve à sa mélancolie: la violence. Seule la violence exercée contre autrui, contre lui-même et contre le langage, la poésie classique, lui pennettent provisoirement de mieux vivre son spleen.

«
l'intériorité est mise en avant: «sur l'esprit gémissant» (v.2), «au fond de nos cerveaux» (v.12), «dans
mon âme}> (v.l8).
-Les notations auditives violentes «gémissant »(v.2), «hurlement »(v.l4), «geindre »(v.l6) associées à
l'univers carcéral nous introduisent
dans un monde angoissant de torture.
L'homme semble habité par le
bestiaire
«infâme» de son angoisse.
Le Spleen ronge l'homme de l'intérieur.
Celui-ci se sent enfermé,
comme étouffé
par l'angoisse provoquée par le Spleen.
II.
La mise en scène d~un combat et l'anéantissement du sujet
1) Une construction mettant en scène les oppositions
-Dramatisation baudelairienne: la présence d'un combat et d'un déchirement.
Les AIJégories montrent cette lutte entre
« Espérance » « Espoir >> et « l'Angoisse » ; Le quatrième
quatrain
met en scène un coup de théâtre, une révolte contre la toute-puissance et 1' emprise de l'humeur
noire : « Des cloches tout à coup sautent avec furie ».
Si ce sursaut est éphémère il révèle cependant ce
désir de lutter
qu'oppose le poète au sentiment de spleen.
La référence à la« cloche» (v.l3) fait référence
au poème la « cloche ïelée » où se donne à lire une vision du poète maudit, dont la voix est brisée, comme
vaincue par le Mal.
-combat entre 1 'Espérance et 1 'Angoisse
~ défaite consommée par la rime finale : espoir 1 noir
= silence aui succède au vacarme
= place en contre-rejet : isolement v .18
:#: Angoisse est immédiatement suivi de deux qualificatifs : « Angoisse atroce et despotique »
-Le poème est structuré par diverses tensions :
- entre
la terre et le ciel, le bas et le haut : le ciel, généralement associé à l'idée de légèreté, d'élévation, est
vécu ici comme un poids, une force oppressante; ·
-entre l'intérieur et l'extérieur: l'intériorité est vécue comme un enfetmement.
L'espérance ne peut sortir
de son invivable cachot, mais le monde extérieur
ne peut rien lui apporter de bénéfique.
Le monde
extérieur est lui
aussi une prison.
La distinction entre intérieur et extérieur s'annule; le monde extérieur
s'impose dans l'espace intérieur
et le contamine.
Il n'est absolument pas un espoir de libération;
- entre
« l'Espérance» (v.
6), « l'Espoir» (v.
18), d'une part, et« l'Angoisse» (v.
19), d'autre part.
2) Un combat intérieUr
-Tout indique que cette bataille est mentale, se déroule à l'intérieur de l'esprit du poète, esprit personnifié
en être de douleur: v.2 «sur l'esprit» v.2, «au fond de nos cerveaux» v.
12, «sur mon crâne» v.
13
=combat purement intellectuel.
Les 2 postulations livrent bataille cf.
rime barreaux 1 cerveaux.
-
On passe de l'indéfini: l'esprit, nous verse, no..
»
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