« Sous les moqueries légères on trouve des idées profondes ; sous l'ironie perpétuelle on trouve la générosité habituelle ; sous les ruines visibles on trouve des bâtisses inaperçues ». Développez ce jugement de Taine sur les philosophes du XVIIIe siècle.
Publié le 11/09/2014
Extrait du document
«
ÉCRIVAINS DU xvme SIÈCLE 9I
une vie de salon brillante où l'on cultivait les jeux de la conver
sation, où gens de lettres et beaux esprits rivalisaient de verve
aux dépens de l'autorité.
Ces salons, qui étaient alors avec les
cafés et les clubs les foyers de
la vie intellectuelle et les centres
de diffusion des idées nouvelles, furent fréquentés par la plupart des philosophes, et sans doute est-ce en partie à leur influence que certains d'entre eux durent ce goût de la boutade et de la
moquerie légère qui devait faire le charme et le succès d'une partie de leur propagande.
En sacrifiant au goût du jour non
seulement pour l'orientalisme et la galanterie, mais aussi pour la satire aimable et piquante, Montesquieu était sûr de vendre « comme du pain » ses Lettres Persanes.
Pourtant cette œuvre n'était pas seulement une badinerie.
Sous la désinvolture avec
laquelle Rica donne à son ami lbben ses premières impressions de
Paris, sous la raillerie souriante de Montesquieu, se dessine non
seulement une fine critique des mœurs parisiennes, caractérisées
par une agitation absurde et une vanité déroutante, mais encore
celle, plus audacieuse, du système politique français, arbitraire,
exploitant la crédulité populaire, et celle enfin de la religion catho
lique, aussi despotique que la monarchie, source de troubles et de
dissensions.
De même, les portraits pittoresques et les anecdotes
piquantes qui rendent si agréable la lecture des Lettres recouvrent
une mise en question de l'autorité et des institutions et révèlent
la pensée déjà hardie de Montesquieu sur certains problèmes
qui tiendront à
cœur tous les philosophes, comme le fanatisme,
l'esclavage, l'injustice des lois.
Bien que chez lui on ne retrouve
pas la pénétrante psychologie d'un La Bruyère et que sa critique
des mœurs reste finalement superficielle et bien qu'il feigne
seulement de nous amuser, l'auteur des Lettres persanes aborde des sujets graves et nouveaux, attaque des principes jusqu'alors indiscutés et propose des idées d'avenir; son tableau allégorique
des Troglodytes offre les éléments de base d'une république
idéale : la vertu morale et civique et la solidarité sociale.
Montesquieu esquisse ici les grandes thèses qu'il développera
plus tard dans L 'Esprit des Lois ; par ailleurs, en renouvelant
la satire, en la rendant de grave qu'elle avait été jusqu'à lui,
légère et spirituelle, il annonce l'ironie incisive et mordante de
Voltaire.
En effet Voltaire travestit de la même façon sa pensée sous l'humour, le pittoresque et la caricature.
Dans ses Contes qui
constituent la partie la plus vivante de son œuvre, il met le diver
tissement au service de la propagande.
Le récit qui se poursuit
sans logique ni vraisemblance et sur un rythme endiablé dans un.
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- « Sous les moqueries légères on trouve des idées profondes ; sous l'ironie perpétuelle on trouve la générosité habituelle ; sous les ruines visibles on trouve des bâtisses inaperçues ». Développez ce jugement de Taine sur les philosophes du XVIlle siècle.
- Commentez et appréciez ce jugement de Taine sur le XVIIIe siècle : « Sous les moqueries légères, on trouve des idées profondes ; sous l'ironie perpétuelle, on trouve la générosité habituelle ; sous les ruines visibles, on trouve des bâtisses inaperçues ».
- On relit le XVIIIe siècle, écrit Taine; sous les moqueries légères, on trouve des idées profondes; sous l'ironie perpétuelle, on trouve la générosité habituelle; sous les ruines visibles, on trouve les bâtisses inaperçues. Apprécier cette opinion, en prenant des exemples chez Montesquieu, chez Diderot et surtout chez Voltaire.
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