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Sonnets pour Hélène (1578), II, 24 : « Quand vous serez bien vieille… » de Ronsard

Publié le 07/09/2012

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ronsard

Texte étudié Quand vous serez bien vieille, au soir, à la chandelle, Assise auprès du feu, dévidant et filant, Direz, chantant mes vers, en vous émerveillant : "Ronsard me célébrait du temps que j'étais belle !" Lors, vous n'aurez servante oyant telle nouvelle, Déjà sous le labeur à demi sommeillant, Qui au bruit de Ronsard ne s'aille réveillant, Bénissant votre nom de louange immortelle. Je serai sous la terre, et, fantôme sans os, Par les ombres myrteux je prendrai mon repos : Vous serez au foyer une vieille accroupie, Regrettant mon amour et votre fier dédain. Vivez, si m'en croyez, n'attendez à demain : Cueillez dès aujourd'hui les roses de la vie. Lecture analytique

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Le carpe diem (cueille le jour) est un motif emprunté au poète latin Horace : c’est une invitation à profiter du moment présent, à suivre les pulsions de sa nature mais sans excès avec équilibre et raison, car il ne s’agit pas de trouver le plaisir à tout prix conformément à la philosophie épicurienne. D’une façon originale, Ronsard mêle deux thèmes connus : le carpe diem d’une part, l’immortalité que prodigue la poésie d’autre part. Le poète évoque sa mort sous ce jour très positif de l’immortalité littéraire de l’artiste. Cependant, il utilise pour séduire un moyen peu fréquent : faire peur à la jeune femme en lui montrant une vision réaliste et angoissante de sa vieillesse, afin qu’elle choisisse les vertus de la poésie pour vaincre le côté éphémère de l’existence. La poésie est donc aussi un appel à vivre le présent pour vaincre la mort.

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