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Sonnet à Marie de Ronsard (Commentaire)

Publié le 12/05/2010

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ronsard

Je vous envoie un bouquet, que ma main  Vient de trier de ces fleurs épanouies,  Qui ne les eut à ces vêpres cueillies,  Tombées à terre elles fussent demain.    Cela vous soit un exemple certain,  Que vos beautés, bien qu'elles soient fleuries,  En peu de temps, seront toutes flétries,  Et, comme fleurs, périront tout soudain.    Le temps s'en va, le temps s'en va ma Dame,  Las ! le temps non, mais nous nous en allons,  Et tôt serons étendus sous la lame,    Et des amours, desquelles nous parlons  Quand serons morts, n'en sera plus nouvelle :  Donc, aimez-moi, cependant qu'êtes belle.

Introduction. — On ne peut comprendre pourquoi Ronsard a cru devoir retrancher de l'édition définitive des Amours quelques-uns de ses plus beaux sonnets. En voici un dont l'inspiration épicurienne est familière au poète : comme dans l'odelette : « Mignonne, allons voir si la rose... s, la fragilité de la fleur est le symbole de la fragilité du plaisir. Marie, à qui la pièce est dédiée, est la fille d'un villageois de Bourgueil; le poète a fait sa connaissance, comme elle avait quinze ans, un jour qu'il se promenait aux champs avec Baïf.

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