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Sganarelle conclut le portrait peu flatteur qu'il trace de son maître en précisant à Gusman qu'un « grand seigneur méchant homme est une terrible chose » (Acte I, Scène I).Pensez vous que Don Juan illustre effectivement cette réputation redoutable ou bien qu'il s’agit là d'un portrait à charge, dressé par un valet envieux et rongé par le remords de devoir servir un tel maître ?

Publié le 08/01/2013

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« fervents rivaux.

En définitive Don Juan vois l’amour comme une guerre et les femmes comme ses adversaires.

Il assure son plaisir et sa puissance sans jamais penser au mal qu’il fait. Mais Don Juan ne se joue pas seulement des femmes, il déshonore son père : « Et ce fils que j’obtiens en fatiguant le Ciel de vœux, est le chagrin et le supplice de cette vie dont je croyais qu’il devait être la joie et la consolation ».

Il va même jusqu’à souhaiter sa mort.

Don Juan abuse aussi de son pouvoir avec le mendiant en voulant le forcer à jurer.

En effet Don Juan profite des avantages de son rang.

Il pense que tout lui est dû.

Il a malheureusement aucun respect envers les autre ni ne ressent a leur égard aucun devoir de reconnaissance.

La preuve lors de la scène avec Monsieur Dimanche est faite.

Il se débarrasse de son créancier sans le rembourser, il ne remplit alors pas ses obligations.

Monsieur dimanche l’avoue dans l’acte IV scène 3 : « Il est vrai ; Il me fait tant de civilités et tant de compliments, que je ne saurais jamais lui demander de l’argent ». Au XVIIème siècle un libertin est un homme qui pense que Dieu n’existe pas et qui n’adhère pas au Christianisme.

Cela vient du mot Latin « liber » qui signifie « Celui qui devient libre ».

Don Juan est libertin de mœurs par son comportement vis-à-vis des gens mais l’est aussi intellectuellement.

Tout d’abord Don Juan est indépendant face à la religion, se joue du Ciel et des sacrements religieux comme les mariages en promettant sa main à toutes les belles.

La confrontation entre lui, Mathurine et Charlotte illustre parfaitement cette situation.

Elle montre la naïveté des femmes mais surtout le comportement de Don Juan avec elles.

« (Bas, à Charlotte) Je suis tout à vous.

(Bas, à Mathurine) Tous les visages sont laids auprès du vôtre » (Acte II, Scène 4).

Don Juan se dit athée au début de l’ouvrage.

Mais cela évolue : il passe ensuite au scepticisme avec la rencontre de la statue du commandeur qui lui parle puis il défie ouvertement le Ciel en invitant la statue à manger.

Tout « cet amas d’action indigne » se paiera plus tard dans le livre car Don Juan fait la sourde oreille lorsque son valet lui fait des remontrances : « Apprenez de moi, qui suis votre valet, qu’une méchante vie amène une méchante mort ».

Don Juan l’interrompt alors, il ne veut pas en entendre plus. En plus de renier la religion, il dénigre les médecins et leur science : « Ils n’ont pas plus de part que toi aux guérisons des malades, et tout leur art est pure grimace ».

Concernant les superstitions du XVIIème, Don Juan n’y croit point et se raille de son valet lorsqu’il lui parle du moine bourru, un soit disant fantôme. On observe que Don Juan est le représentant du vice à l’époque de Molière, qu’il ne croit en rien et qu’il se moque de bien du monde.

Mais Molière entretient l'ambigüité sur ses intentions en décrivant un personnage qui n'est pas totalement noir. On peut alors s’interroger sur les intentions du valet, qui comme on le sait n’est pas pris au sérieux par son maître.

Lorsque Sganarelle dresse le portrait de Don Juan, il ne présente que les mauvais aspects du personnage. Sganarelle cache une certaine fascination pour le train de vie que mène Don Juan.

La fascination ne vient pas des actions que Don Juan entreprend car, comme nous le savons Sganarelle est un être naïf et qui suit de très près les coutumes et croyances de son époques, mais vient se focaliser plutôt sur le courage avec lequel il les entreprend.

En effet Don Juan est un être courageux car, à l’acte III scène 3, il vient en aide à Don Carlos, attaqué par plusieurs voleurs.

Pour Don Juan, l’aider n’est pas une question de charité mais simplement le respect d’un code de valeurs aristocratiques que tout membre de sa caste se doit de respecter, Don Juan manie alors très bien l’épée.

Le fait de ne pas agir eût été similaire à soutenir la lâcheté.

Malgré l’interdiction du duel à cette époque, tout noble doit défendre son honneur.

Et pour conserver cet honneur et se faire remarquer Don Juan se trouve toujours habiller des plus beaux habits.

Dans l’acte II scène 1, Piarrot caricature les accoutrements du seigneur mais cela montre pourtant qu’il est élégant.

« Parmi tout ça tant de rubans », « grand mouchoir de cou à reziau » (Reziau = Dentelle).

Don juan se permet même de critiquer la tenue. »

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