SERRES Michel : analyse et critique de l'oeuvre
Publié le 14/10/2018
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SERRES Michel (né en 1930). Philosophe et épistémologue, maître d’œuvre du Corpus des philosophes de langue française (Fayard), il enseigne la philosophie et l’histoire des sciences à l’université de Paris. Des sa thèse, intitulée le Système de Leibniz et ses modèles mathématiques (1968), Michel Serres élabore les principes d’une méthode de lecture qu’il va appliquer ensuite aux textes les plus divers. D’après lui, l’œuvre philosophique de Leibniz est construite — non seulement dans les grands traits de sa structure, mais dans le détail de ses affirmations — sur le modèle de quelques théories d’ordre logico-mathématique (axiomatique, combina-toire, calcul différentiel) sur lesquelles Leibniz, esprit rompu à toutes ces disciplines, avait mûrement réfléchi. Lire l’ensemble de l’œuvre leibnizienne de façon à en restituer la cohérence formelle n’est donc possible que si l’on s’attache à mettre au jour les correspondances systématiques qu’elle entretient avec les sciences de son époque — et implique qu’on la replace dans l’histoire de celles-ci.
Une telle grille de lecture est-elle généralisable aux œuvres littéraires, voire artistiques? Michel Serres s’y est employé constamment, à travers une série de textes généralement brefs, repris dans de courts volumes eux-mêmes construits sur des réseaux de correspondances parfois complexes à déchiffrer. Citons d’abord les cinq tomes de la série des Hermès — dieu des Échanges et de la Communication sous le signe duquel Michel Serres aime à se placer — : Hermès I (1969), II (1972), III (1974), IV (1977) et V (1980). Pour ne prendre qu’un exemple, Hermès ///, sous-titré la Traduction, applique systématiquement le principe selon lequel une grande œuvre picturale exprime les principaux traits de la repré-
«
sentation du monde propre aux savants de la période
contemporaine de cette œuvre, vo ire pa rvi ent à ant icip er les caractères les pl us « modernes » de cette représenta
tion : la peinture de La Tour traduit l'œuvre de Pascal, et celle de Turner les travaux de Carno t.
L'Hermaphrodite (1987) est une étude sur le sculpteu r Sarazin.
Da ns Jouvences (1974), Serres s'efforce de montrer
que les romans de Jules Verne sont con str uits sur cer tai
nes figures formelles qui n'ont pourtant été mises en
évidence qu'après lui par le topologiste René Thom avec sa «théorie des catastrophes ».
Quant à F eux et signaux
de brume (1975), c'est une étude sur les rapports de Zola et de la thermodynamique , discipline scientifique que Serres considère comme la plus importante du x1x• siècle.
Le s recherches plus récentes de Serres (le Livre des
fondations, 1983) portent sur la repr ésentation du
monde, en rupture avec celle du siècle pas sé, qui se met en place actuellement, grâce aux travaux des physiciens, des généticiens et des théoriciens de la communication : Les Origines de la géométrie (1993), après les Eléments d'histoire des sciences, publié sous sa direction en 1989.
Il s'interroge sur la possibilité d'étendre les principes de la.
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