Selon un article de revue, «tous les champions sont de véritables créateurs ». Mais une autre revue affirme : « Le sportif loin d'être un individu intégral, est au contraire un individu morcelé, un simple opérateur d'un geste stéréotypé et mécanisé à outrance, tout comme l'ouvrier à la chaîne. Le sportif est lui-même une machine-outil, un moteur humain. ». Vous expliquerez ces deux opinions en vous demandant dans quelle mesure le sport libère l'individu ou renforce son aliénation.
Publié le 22/02/2011
Extrait du document
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«
Par cet aspect du sport, par la sophistication des entraînements des grands compétiteurs, il semble qu'on puisse affirmer que lesport est une aliénation mentale et physique.
Toutefois, c'est précisément les contraintes imposées au geste qui permettent de s'enabstraire et d'oublier pour un instant les résistances.
La perfection du geste doit limiter au maximum les erreurs dues à lamaladresse.
Elle doit pouvoir faire en sorte que l'athlète se concentre uniquement sur la performance à réaliser et non sur sesconditions diverses.
Un coureur à pied ne saute pas les haies, les obstacles matérialisés sur la piste, il les « avale ».
Dans ce cas,la course et la technique de la foulée, de la respiration doivent permettre de se libérer le plus possible des contraintes matérielles.Dans le même ordre d'idées, le tireur à l'arc doit trouver son « rythme ».
Il s'agit ici d'une séquence de tir complète qui comprendla mise en place de la flèche, la tension de la corde, le lâcher de la corde et la stabilisation de l'attitude générale du corps après lelâcher de la flèche.
Le rythme est destiné à faire oublier l'aspect matériel et technique de l'arc.
Ce rythme est constitué deplusieurs séquences de tir.La technicité du geste a pour but de libérer le sportif.
Elle permet en premier lieu une analyse plus fine de son geste puisqu'elle ledécompose en de très nombreuses phases dont elle détermine la raison d'être.
Elle libère le sportif qui, délivré des contraintesmatérielles, peut improviser et apporter une réponse nouvelle aux questions qu'il se pose.
Il est créateur dans la mesure où ilouvre la voie des performances, par exemple.Enfin, la technique gestuelle permet de rechercher la beauté.
N'est-on pas émerveillé de la grâce des gymnastes ou des patineursqui semblent se jouer de la pesanteur.
Par certains aspects, le sport semble rejoindre la danse qui recherche exclusivement lagrâce et la fragilité du mouvement.
Le « body building » est une forme particulière de la pratique sportive et cherche à développerla plastique corporelle.
La beauté du corps, l'augmentation volumétrique des muscles dépend de la précision du geste qui faittravailler chacun d'eux individuellement.
Dans ce cas, l'esthétique est un souci majeur, et le gymnaste construit son corps(l'expression anglaise veut bien dire ce qu'elle dit) de la même façon qu'un sculpteur modèle une matière afin de réaliser unexemple plastique.2.
Il est certain que l'on peut dans un deuxième temps développer les effets indésirables du sport.Le sport peut avoir une valeur éducative, mais il faut être conscient qu'elle peut être contestée.
On peut, par exemple, dire que lesport détourne des activités de l'esprit et en cela il constitue un danger pour les vraies valeurs.Sans aller jusque-là, on peut simplement reconnaître qu'il n'y a aucun rapport entre les deux éducations.
Dès lors, le sport n'a pasd'autre raison d'être que lui-même, et à ce titre, on peut s'interroger sur son utilité, éventuellement la nier si l'on admet lasupériorité de l'esprit sur le corps.
citation
« Le sport est un domaine où une vie entière peut être comprimée en quelques heures, où toute la gamme des émotions humainespeut être ressentie sur un hectare de terrain, où l'on peut souffrir, mourir et renaître sur une dizaine de kilomètres.
»James Fixx : Jogging, Robert Laffont..
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