Séance n°6 Support : le monologue final de Bérenger Formuler une problématique et y répondre en rédigeant un plan détaillé.
Publié le 27/06/2016
Extrait du document
«
oreilles pour ne plus les entendre et finit par tourner le dos au miroir, reconnaît qu’il est
celui qui « veut conserver son originalité », et donc son unicité.
II.
Le déchirement et le combat du héros
• Unique, déchiré, en plein dilemme existentiel :
Mais Bérenger ne se décide pas à combattre facilement.
• On distingue plusieurs phases de questionnement, de dilemme par les multiples
phrases interrogatives et exclamatives qui dynamisent son discours, par la structure de
son argumentation.
L’importance du pronom personnel de la première personne du
singulier atteste de sa volonté d’interroger sa conscience.
- Dans un premier temps, Bérenger veut combattre cette maladie et en quelque sorte
soigner ces malades, les faire redevenir hommes : « Il n’y a pas d’autre solution que de
les convaincre ».
Mais se posent rapidement des questions existentielles : « Mais quelle
langue je parle ? Qu’est-ce que je dis ? Est-ce que je me comprends ? Et si (…) c’était
eux qui avaient raison ? ».
- Ensuite il veut se convaincre qu’il a fait le bon choix en restant le seul homme et
évalue son apparence physique.
Il se regarde dans le miroir comme pour garder un
ultime lien avec sa propre humanité et répète, comme pour se faire écho et se rassurer
« c’est moi, c’est moi » ligne 59.
Mais de la ligne 65 à la ligne 94, Bérenger, comparant
des photos aux têtes de rhinocéros, se trouve laid : il dénigre alors la condition humaine
et trouve des qualités aux rhinocéros (« Je ne suis pas beau (…) ce sont eux qui sont
beaux » : affirmative/négative en opposition ).
- il finit par haïr l’idée de son originalité (« Malheur à celui qui veut garder son
originalité ») et a honte de lui-même (« J’ai trop honte ! Comme je suis laid ).
On trouve sans cesse le champ lexical de l’humain mêlé à celui de l’animalité/la
monstruosit é, ce qui montre son déchirement entre l’envie d’être comme eux et celle de
rester homme.
• La mise en scène d’un Résistant : quelqu’un qui réfléchit sur sa condition
• Au début de l’extrait, lorsque Bérenger pense parler à Daisy, la didascalie qui ouvre le
monologue nous annonce que celle-ci l’a laissé seul.
Lorsqu’il s’en aperçoit, Bérenger
continue à parler.
Ici, il utilise sa première arme, le langage : celle qui fait de lui un
humain (opposée aux barrissements).
• Pour mieux faire abstraction des bruits qui l’entourent, Bérenger « se met du coton dans
les oreilles et se parle à lui-même dans la glace », nous dit la didascalie lignes 32, 33.
Il
résiste déjà au chant des rhinocéros, comparable au chant des sirènes dans
l’Odyssée d’Homère .
Ainsi, il dialogue avec lui-même en faisant alterner questions et
réponses (phrases interrogatives, exclamatives, déclaratives), ce qui montre justement
son humanité et son opposition au fanatisme
• Enfin il fait face aux rhinocéros dans la dernière partie en criant sa révolte.
De la ligne
94 à la fin, dans un sursaut, il décide d’assumer sa différence, de résister contre tout le
monde, d’être le dernier homme, en toute connaissance de cause.
Il utilise dès lors le
futur et le présent « je me défendrai », « Je suis », « Je resterai jusqu’au bout », « Je ne
capitule pas »), temps de l’indicatif qui donnent une note d’espoir à l’humanité.
Conclusion : Le monde dans lequel est plongé Bérenger, peuplé de monstres redoutablement
identiques, est bien un monde absurde.
L’absurde éclate encore dans le désir du héros de
ressembler aux rhinocéros, dans sa culpabilité, dans son angoisse d’être lui-même un monstre.
Dans ce monde renversé, cet anti-monde où un homme tente de barrir en vain, les dernières
paroles de Bérenger marquent un retour au sens, elles permettent d’espérer retrouver un monde
plus vrai.
Penser comme le fait Bérenger, se poser tant de questions sur l’existence, faire sens à
cette condition, c’est résister contre le non-sens du monde uniforme et privé alors d’humanité.
Le.
»
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