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Science et aventures : Jules Verne

Publié le 07/04/2012

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Presque aussi nombreuses sont les oeuvres de la seconde catégorie, celles où les pérégrinations des héros ont des motivations politiques et sociales, et sont l'expression d'un contexte historique précis : la mutinerie des Cipayes (La Maison à vapeur), la révolte des Tai-ping (Tribulations d'un Chinois en Chine), la guerre de Sécession (Nord contre Sud), l'insurrection de 1837 des Canadiens francais (Famille sans nom), le mouvement des nationalités en· Autriche-Hongrie...

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« (Mathias Sandorf), dans les provinces baltes de l'Empire russe (Un drame en Livonie), ou dans les Balkans sous domination turque (Pilote du Danube), le mouvement national irlandais (P'tit bonhomme), l'indépendance grecque (L'Archipel en feu), la Révolution francaise (Le Chemin de France).

Dans ces œuvres se révèle ·une dimension essentielle et pourtant méconnue de Jules Verne, la dimension politique (qui de façon discrète, est présente aussi dans bien d'autres romans).

Mais plus de la moitié des romans relèvent seulement de l'aventure proprement dite.

Dans ces« mondes connus», les voyages sont seulement la conséquence de naufrages, de poursuites, de recherches diverses, de croisières mêmes.

Trop nombreuse pour être énumérée, cette catégorie comprend des textes très célèbres (Les Enfants du Capitaine Grant, Michel Strogoff_ Le Tour du Monde en 80 jours), d'autres fort médiocres (L'Ecole des Robinsons, Un Billet de loterie, Bourses de voyages), d'autres un peu injustement oubliés (Les Indes Noires, La Jangada, Le Pays des fourrures et surtout Les Naufragés du «Jonathan JJ).

Il s'agit donc d'une œuvre profondément originale dans sa diversité.

Originalité qui n'interdit pas d'ailleurs toute filiation littéraire.

Cette filiation est explicite dans Le Sphinx des glaces, suite rationnelle des fantastiques Aventures d'Arthur Gordon Pym, dans Seconde Patrie, suite du Robinson suisse, dans Mathias Sandorf, dédié à l'auteur de Monte-Cristo.

Elle est plus discrète, mais indiscutable, dans ces véritables pastiches que sont Le Chemin de France (à la manière d'Erckmann-Chatrian) ou Le Volcan d'or (à la manière de J.

London).

L'Ecosse du Rayon vert et des Indes noires sent son Walter Scott d'une lieue, Le Château des Carpathes évoque ceux d'Anne Radcliffe (citée d'ailleurs nommément).

Mais on peut penser que ces pastiches, ces suites, ces citations étaient surtout pour Jules Verne l'occasion de s'amuser un peu; ils n'intéressent d'ailleurs que des ouvrages mineurs, en général, et ne mettent pas en question la singularité de son œuvre.

Longtemps, cette originalité n'a été définie que par rapport au public que visaient Jules Verne et son éditeur: une «littérature pour la jeunesse», qui parut d'abord en feuilleton dans Le Magasin d'Education et de Récréation, et qui continua pendant un demi-siècle à fournir le matériau classique des distributions de prix et des cadeaux d'anniversaire.. »

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