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Schinderhannes

Publié le 06/01/2019

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Schinderhannes À Marius-Ary Leblond. Dans la forêt avec sa bande Schinderhannes s'est désarmé Le brigand près de sa brigande Hennit d'amour au joli mai 5 Benzel accroupi lit la Bible Sans voir que son chapeau pointu A plume d'aigle sert de cible A Jacob Born le mal foutu Juliette Blaesius qui rote 10 Fait semblant d'avoir le hoquet Hannes pousse une fausse note Quand Schulz vient portant un baquet Et s'écrie en versant des larmes Baquet plein de vin parfumé 15 Viennent aujourd'hui les gendarmes Nous aurons bu le vin de mai Allons Julia la mam'zelle Bois avec nous ce clair bouillon D'herbes et de vin de Moselle 20 Prosit Bandit en cotillon Cette brigande est bientôt soûle Et veut Hannes qui n'en veut pas Pas d'amour maintenant ma poule Sers-nous un bon petit repas 25 Il faut ce soir que j'assassine Ce riche juif au bord du Rhin Au clair des torches de résine La fleur de mai c'est le florin On mange alors toute la bande 30 Pète et rit pendant le dîner Puis s'attendrit à l'allemande Avant d'aller assassiner Apollinaire, Alcools, 1913. Schinderhannes Vieille de cent ans au début du XXe siècle, l'histoire de Schinderhannes attendrissait encore le menu peuple, artisans et vignerons, qu'Apollinaire prit plaisir à regarder vivre dans les villages rhénans. La tradition orale avait fait de ce cruel rançonneur une sorte de redresseur de torts dont la chanson et l'image magnifiaient les exploits. Pour ses compatriotes, il était devenu un personnage aussi populaire que Mandrin l'avait été dans la vallée du Rhône, et même une sorte de héros national, son exécution à Mayence ayant eu lieu en un temps où le pays subissait la loi de Bonaparte. Entre l'écorcheur, détrousseur de juifs et trousseur de filles, et son vainqueur, l'austère Jean Bon Saint-André, préfet du Mont-Tonnerre, la Rhénanie ne balançait point : son cœur allait au bandit et, n'ayant plus à le redouter, elle le chantait avec ferveur. Juliette Blaesius, une joyeuse paillarde que le poète traite sans hargne de "bandit...

« 2 Schinderhannes Vieille de cent ans au début du XX e siècle, l'histoire de Schinderhannes attendrissait encore le menu peuple, artisans et vignerons, qu'Apollinaire prit plaisir à regarder vivre dans les villages rhénans.

La tradition orale avait fait de ce cruel rançonneur une sorte de redresseur de torts dont la chanson et l'image magnifiaient les exploits. Pour ses compatriotes, il était devenu un personnage aussi populaire que Mandrin l'avait été dans la vallée du Rhône, et même une sorte de héros national, son exécution à Mayence ayant eu lieu en un temps où le pays subissait la loi de Bonaparte.

Entre l'écorcheur, détrousseur de juifs et trousseur de filles, et son vainqueur, l'austère Jean Bon Saint-André, préfet du Mont-Tonnerre, la Rhénanie ne balançait point : son cœur allait au bandit et, n'ayant plus à le redouter, elle le chantait avec ferveur. Juliette Blaesius, une joyeuse paillarde que le poète traite sans hargne de "bandit en cotillon", lia son sort à celui du brigand Schinderhannes.

Apollinaire jette un regard amusé sur les êtres et le poème donne dans le burlesque. Éléments à utiliser dans l'introduction - Le poème est extrait du recueil de poèmes Alcools paru en 1913, et écrit par Guillaume Apollinaire. - "Schinderhannes" est à situer à la période où Apollinaire est allé vivre sur les bords du Rhin. - C’est une allusion à un bandit célèbre qui s’était opposé aux troupes de Napoléon ; ce personnage fait partie du folklore rhénan. - Ce thème a été repris par Apollinaire sous la forme du repos du guerrier, mais de manière caricaturale.. »

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