Scène 7 de l'acte III Avare de Molière : Harpagon
Publié le 20/05/2012
Extrait du document
La comédie met en scène des personnages souvent stéréotypés qui provoquent le rire dans des actions entravées par des obstacles dus, non plus à la fatalité, mais aux mœurs et aux caractères. Molière (1622,1673) met en scène l’avare ou l’école du mensonge écrite en 5 actes en prose créée au
«
2.
Le comique de situation
• indications didascaliques : « il vient sans chapeau » (ce qui laisse entendre que le
personnage est totalement désorienté, décontenancé – ce détail vestimentaire implique
l'idée d’un état de délabrement mental ou d'effondrement de la personne
• état second, traumatisme subi par le personnage : l'obsession du vol, de la dépossession
3.
Le comique de geste
• gestes d'auto mutilation : la didascalie précise « il se prend lui -même le bras » (le jeu de la
simulation s ur la scène, le théâtre dans le théâtre, le jeu dans le jeu)
III.
La dénonciation d'un vice, la satire sociale
1.
L'emportement du personnage, l'obsession à la fois pathétique et burlesque de l'argent
La comédie de caractère dénonce l'unique passion de l'Avare : la possession de l'argent, le
souci de ses intérêts privés, et d'abord financiers (cette obsession est vide de sens car elle
aliène le personnage et le rend incapable de tout contact avec ses proches)
Les termes désignant l'argent : "mon argent" : "Mon pauvre argent, mon pauvre argent
(sorte d'oxymore, jeu de mot sur la polysémie du mot "pauvre" )
2.
Une scène théâtrale, qui prend à parti le public : la double énonciation (La double
énonciation correspond à une énonciation s'adressant à deux destinataires distincts.
De
manière générale, le théâtre est une double énonciation en ce sens qu'un personnage, sur
scène, lorsqu'il s'adresse à un autre personnage, s'adresse également aux spectateurs.
La
double énonciation sert également à l'auteur pour faire passer un message au public par
l'intermédiaire d es acteurs. Le personnage sur scène parle en double énonciation quand il
interrompt le dialogue (noté dans les didascalies comme à part ou au public , indiquant un
aparté ) pour parler au public ou dire sa pensée à part, pour lui, sans que l'autre personnage
présent sur scène ne l'entende.
Et cette double énonciation est souvent présente dans les
monologues particulièrement lorsqu e les fonctions sensorielles du personnage sont mises en
avant. ), le public à la fois spectateur et acteur.
Conclusion :
On peut dire que le spectateur fait vraiment parti du spectacle. Le comique se base sur la
situation et le caractère du personnage.
Dans sa parole il tourne au ri dicule le personnage
d’Harpagon ainsi que de son attitude, il n’est pas seulement un homme nerveux et avare, c’est
également un personnage pathétique.
Il en vient à dramatiser une situation banale et à la
transformer en un fai t dramatique et fatal.
Son avarice est tellement poussée à l’extrême que
cela affecte ses capacités de discernement, il en est fou, son monologue devient alors un accès de
folie, lorsqu’il dit : « qui est -ce ? Arrête, rend moi mon argent, coquin ! … Ah c’e st moi.
Mon esprit
est troublé et j’ignore où je suis, qui je suis et ce que je fais. » L ’avare devient paranoïaque et
excessif comme si deux personnes étaient en lui.
Cela est d’autant plus pathétique que nous
savons qu’il est seul..
»
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