SAND (Aurore Dupin, dite George}
Publié le 11/05/2019
Extrait du document
SAND (Aurore Dupin, dite George}, romancière française (Paris 1804 -Nohant 1876}. Il existe de George Sand au moins trois images qui s'imposent. Pour toute une tradition {notamment scolaire}, elle est la bonne dame de Nohant, l'auteur de romans champêtres, l'une des grand-mères de la France ; elle rejoint un peu Mme de Sévigné, elle aussi réduite, utilisable. Pour une tout autre tradition, elle est la femme fatale, la << femme à l'œil sombre >> de la Nuit de décembre, la maîtresse de Sandeau, de Musset, de Chopin, la tapageuse que l'on oppose volontiers à Marie d'Agoult, si fidèle. Qu'elle ait écrit des romans ardents, scandaleux, apparaît comme chose normale, mais ce ne sont pas tant ses textes que ses actes qui demeurent et s'arrangent en mythe. Enfin, il y a la << socialiste >>, « la femme Sand >> dont parle Baudelaire, l'égérie de « Ledru-Coquin >>, la disciple de Michel de Bourges, puis de Pierre Leroux, la rêveuse d'un populisme doux qui accepta, un moment, la révolution. Elle prend place, ainsi. dans la galerie des grandes pétroleuses, des femmes d'action, monstrueuses ou sympathiques : Charlotte Corday, Louise Michel. Le désir d'apaisement des postérités, le besoin d'images rassurantes des diverses instances didactiques ont quand même privilégié Nohant, le Berry, tout un néorousseauisme durable. On néglge, en général, deux choses capitales : George Sand est une femme qui a fondé sa liberté sur un métier : la littérature ; elle est d'autre part l'auteur d'une Correspondance qui constitue l'un des documents les plus riches sur le XIXe siècle. Il ne faut pas oublier non plus qu'elle a été consultée, respectée par Balzac, Flaubert, Fromentin, qu'elle a traversé le siècle presque comme Victor Hugo, de René aux Rougon-Macquart, de David à Manet, des barricades de juillet 1830 à celles de la Commune. Bref, il ne faut pas oublier que George
«
Sand,
au moins autant qu'un écrivain,
que l'auteur !fe livres, est un monument
personnel.
A ce titre, elle intéresse
profondément l'historien de la femme et
l'historien de la littérature comme prati
que sociale.
Il suffit de penser à ce qui
la sépare d'une Mm• de La Fayette.
et
même d'une Mm• de Staël : la première
eut le courage de poser le problème de
la femme dans le monde des hommes,
mais sa vie demeure un mystère ; la
seconde ajouta l'audace politique, une
errance spectaculaire.
mais elle
demeura la fille de Necker et, si elle fut
J'émule de Chateaubriand, ce ne fut
jamais aux dépens d'un certain décorum
social.
Avec George Sand, des images se
sont brisées et brouillées, et c'est là sans
doute sa trace la plus importante.
Reste
qu'elle a aussi écrit des romans.
George Sand vient d'un lieu double
ment héroïque : sa mère était une petite
théâtreuse, son père un fringant officier
d'Empire qui mourra tôt d'une chute de
cheval; il descendait des Dupin de
Francueil et par là de Maurice de Saxe
et du roi de Pologne Auguste II.
Le
cheval, les bottes, les courses dans la
campagne, un certain panache.
une
grand-mère adorée, voltairienne et
« douceur de vivre »
la vulgarité ne
viendra à la petite Aurore que du dehors,
notamment avec le triste baron Dude
vant qu'elle épousera en 1822 avant de
lui faire la vie que l'on sait.
Mais les
débuts dans la vie ont du style : le
château de Nohant, puis.
en 1818, le
couvent des Dames augustines anglaises
à Paris.
où elle a une grande crise
mystique.
A sa sortie, en 1820, ce sont
des amitiés de pension qui se continuent.
des confidences de jeunes filles, la musi
que, le dessin, la lecture, quelques essais.
Il y a beaucoup d'esprit et de vivacité
dans les lettres aux « anciennes ».
quel
que chose qui rappelle assez la Cécile
Volanges de Laclos, et qu'on retrouvera
dans les Jeunes Mariées de Balzac.
À
dix-sept ans, on lui propose un général
d'Empire quinquagénaire.
Mais sa
grand-mère meurt.
Le 17 septembre
1822.
elle épouse Casimir Dudevant.
Son
fils Maurice naîtra, neuf mois plus tard.
En juillet 1825, cependant, au cours de vacances
dans les Pyrénées, Aurore fait
la connaissance d'Aurélien de Sèze, qui
fut sa première tentation.
En 1828,
Solange naîtra à son tour.
Le 30 juillet
1830, alors que la révolution triomphe
à Paris, une autre révolution a lieu au
château de Coudray, mais qui s'en
doute ? Aurore Dudevant fait la connais
sance de Jules Sandeau.
Presque immé
diatement après, c'est la brouille avec le
mari, pour une affaire de testament, un
compromis ensuite, qui laisse à la jeune
femme la possibilité de vivre seule une
partie de J'année à Paris.
Dès lors, les
choses vont vite.
Début 1831, à Paris,
elle fait la connaissance de Latouche,
Balzac, Monnier, Janin.
En février, elle
écrit son premier article pour le Figaro
de Latouche.
En avril, elle retourne à
Nohant, qu'elle quitte début juillet en
compagnie de Sandeau.
À Paris, ils
s'installent dans le petit appartement du
25, quai Saint-Michel.
où ils reçoivent les
amis.
En décembre paraît Rose et Blan
che, signé J.
Sand, et écrit en collabora
tion avec Sandeau.
Dès lors, les dés sont
jetés.
En mai 1832 paraîtra Indiana,
signé George Sand, et qui obtiendra un
succès foudroyant.
George Sand est
désormais écrivain professionnel.
En
décembre.
elle signe un contrat avec
Buloz pour la Revue des Deux Mondes.
Sainte-Beuve lui consacre deux articles.
George Sand fait partie du paysage de
la vie littéraire et intellectuelle des
lendemains de Juillet.
En 1846, dans sa
Vie de Rancé, Chateaubriand la saluera
comme J'une des lumières de cette
France nouvelle, à laquelle il n'appar
tient plus.
George Sand ne quittera plus
le siècle.
Qui est-elle.
alors? Une jeune femme
que le mariage (accepté, désiré comme
une ouverture sur la liberté) a profondé
ment déçue, une véritable héroïne balza
cienne qui s'enfuit à Paris avec un jeune
poète blond, très Lucien de Rubempré,
mais qui le congédie bientôt, lorsqu'elle
prend conscience de sa paresse et.
finalement.
de sa nullité (Balzac racon
tera cette histoire dans la Muse du
département).
De même, à Venise.
elle
enverra Musset se promener chez les
filles pour pouvoir, elle, travailler la.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- SAND, Amandine Lucie Aurore Dupin, baronne Dudevant, dite George (1er juillet 1804-8 juin 1876) Ecrivain Orpheline élevée par sa grand-mère dans le domaine familial de Nohant puis dans un couvent parisien, elle doit épouser à dix-huit ans le baron Dudevant.
- SAND, Amandine Lucie Aurore Dupin, baronne Dudevant, dite George (1er juillet 1804-8 juin 1876) Ecrivain Orpheline élevée par sa grand-mère dans le domaine familial de Nohant puis dans un couvent parisien, elle doit épouser à dix-huit ans le baron Dudevant.
- SAND, Amandine Lucie Aurore Dupin, baronne Dudevant, dite George (1er juillet 1804-8 juin 1876) Ecrivain Orpheline élevée par sa grand-mère dans le domaine familial de Nohant puis dans un couvent parisien, elle doit épouser à dix-huit ans le baron Dudevant.
- SAND George, pseudonyme d’Aurore Dupin, baronne Dudevant
- Sand (Aurore Dupin.