Sainte-Beuve écrit : « J'ai fait autrefois ce vers que je crois très juste : Lamartine ignorant qui ne sait que son âme. » Que pensez-vous de ce jugement ?
Publié le 14/03/2011
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Il faut pour traiter ce sujet se garder d'un contresens grave qui dénaturerait tout à fait la pensée de Sainte-Beuve. Sainte-Beuve ne veut pas dire que Lamartine est insuffisamment instruit, qu'il est un ignorant, comme on pourrait le dire, par exemple, de Verlaine. Lamartine a fait d'excellentes études et sa curiosité intellectuelle a toujours été très vive. Le vers veut dire simplement que, pour écrire ses œuvres poétiques, Lamartine n'avait pas besoin d'être cultivé, qu'on n'y trouve jamais ces idées, ces conceptions de la vie qui supposent une large culture. C'est en ce sens qu'il faut discuter le jugement de Sainte-Beuve.
Liens utiles
- Certains critiques ont été sévères pour Lamartine. On peut lui reprocher d'abord l'indigence de sa pensée. Que pensez-vous de ce vers de Sainte-Beuve : « Lamartine ignorant qui ne sait que son âme ».
- Vous appliquerez ce jugement de Sainte-Beuve (1829) à l'oeuvre de Victor Hugo : Quand l'âme du poète est complète, le triple élément : lyrique, épique et dramatique s'y rencontre en germe.
- Vous expliquerez et discuterez ce jugement de Sainte-Beuve sur Madame Bovary : En bien des endroits, et sous des formes diverses, je crois reconnaître des signes littéraires nouveaux : science, esprit d'observation, maturité, force, un peu de dureté. Ce sont les caractères qui semblent affecter les chefs de file des générations nouvelles...
- « La fable pour La Fontaine n'a été le plus souvent qu'un prétexte au récit, au conte, à la rêverie; la moralité s'y ajuste à la fin comme elle peut,», écrit le critique Sainte-Beuve (Lundis, VII). A la lumière des fables que vous avez étudiées, vous direz si vous partagez ce jugement. ?
- Discuter ce jugement de Sainte-Beuve sur Lamartine : « Ce qui est particulier à Lamartine consiste dans un certain tour naturel de sentiments communs à tous. Il ne débute jamais par rien d'exceptionnel, soit en idées, soit en sentiments ; mais, dans ce qui lui est commun avec tous, il s'élève, il idéalise. Il arrive ainsi qu'on le suit aisément, si haut qu'il aille, et que le moindre cœur tendre monte sans fatigue avec lui. »