Saint-Evremond définissait ainsi son idéal de la tragédie : « Il ne nous faut rien que de grand mais d'humain et dans l'humain éviter le médiocre et dans le grand le fabuleux. » Dans quelle mesure son idéal était-il réalisé par la tragédie de Corneille, à laquelle il songeait ?
Publié le 17/03/2010
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Ce sujet nous conduit à étudier à la fois l'action et les personnages des tragédies de Corneille. C'est une dissertation polémique où nous allons avoir à chercher ce qu'il y a de vrai et ce qu'il y a de discutable dans l'idéal de Saint-Evremond exprime par la tragédie cornélienne. Tous les éléments de cette discussion nous sont fournis dans les sujets précédents. Corneille et les cornéliens veulent une tragédie « grande «, mettant en scène des volontés puissantes, appliquées à de grands desseins; ils rejettent tout ce qui est la vie de tout le monde, comme l'amour plus fort que la volonté.
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- Discuter, en l'appliquant à la tragédie du XVII, siècle, cette opinion de Corneille dans une lettre à Saint-Evremond : « L'amour est une passion trop chargée de faiblesse pour être la dominante dans une pièce héroïque; j'aime qu'elle y serve d'ornement, mais non pas de corps.»
- Racine, au dire de son fils, avait soumis sa tragédie d'Alexandre au jugement de Corneille : celui-ci dit à l'auteur qu'il avait un grand talent pour la poésie, mais qu'il n'en avait pas pour le théâtre. Sainte-Beuve, dans son zèle romantique, formule un jugement semblable : « Si Racine fut dramatique de son temps, c'est que son temps n'était qu'à cette mesure du dramatique. Est-ce vouloir le renverser que de déclarer qu'on préfère chez lui la poésie pure au drame et qu'on est tenté de
- Racine, dans les Préfaces d'Andromaque et de Britannicus, allègue le jugement d'Aristote sur « le héros d'une tragédie » : « Bien loin d'être parfait, il faut toujours qu'il ait quelque imperfection. » Dans quelle mesure Racine opposait-il ainsi ses tragédies aux tragédies cornéliennes ?
- Il est facile, comme on l'a souvent fait, de dégager des tragédies de Corneille un idéal moral « cornélien ». Définissez brièvement cet idéal et dites dans quelle mesure il serait, selon vous, applicable non pas seulement à des êtres d'exception, mais à la vie commune.
- Saint-Evremond écrivait de Corneille : « Il fait mieux parler les Grecs que les Grecs, les Humains que les Romains, les Carthaginois que les citoyens de Carthage ne parlaient eux-mêmes. » Dans sa pensée c'est un éloge. Seriez-vous de son avis ?