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Ruy Blas (1838) - Victor HUGO (analyse littéraire de l'oeuvre)

Publié le 17/01/2022

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Les succès d'Hernani devaient, naturellement, porter son auteur à d'autres créations pour la scène. Mais Hugo constate que la critique n'a pas désarmé et, mise à part l'attention bienveillante du journal Le Globe de tendance libérale, la presse manifeste son hostilité. Or, sous la Monarchie de juillet qui vient d'abolir la censure, l'auteur de Marion Delorme constate aussi que le public est fortement différencié : les spectateurs de la Comédie Française souhaitent un langage noble - l'alexandrin - et des personnages de condition « élevée «. Un autre public est comblé, lui, par les scènes de théâtre de boulevard. La Préface de Ruy Blas attestera bientôt du souci de l'auteur d'atteindre des publics divers. À l'opposé des genres traditionnels qui séparent le plaisir tragique du plaisir comique, le drame veut susciter un « plaisir total « qui satisfasse, en même temps, tous les publics.

L'acte IV se déroule dans un décor de clôture qui assimile, malgré son ameublement somptueux, cette chambre de la maison retirée de Don Salluste à une cellule de prison : des barreaux à la seule fenêtre élevée renforcent ce symbole. Chaque personnage qui pénètre dans cette pièce court à un piège mortel.

Les deux premières scènes voient se succéder les deux Don César : le faux, rendu à sa vérité de Ruy Blas et confronté au drame dans lequel il entraîne la Reine, et le véritable, qui réapparaît de manière aussi inopinée qu'inattendue... par la cheminée! Rupture pittoresque de la tension dramatique, un nouveau monologue, celui de Don César, succède à celui de Ruy Blas. Il explique une situation rocambolesque et intègre à l'action le personnage original du bouffon, illustrant ainsi le principe du grotesque, élément essentiel de l'esthétique du drame romantique.

 

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