Rousseau écrit dans l'Émile (1762) : « Je dis qu'un enfant n'entend point les fables qu'on lui fait apprendre, parce que quelque effort qu'on fasse pour les rendre simples, l'instruction qu'on en veut tirer force d'y faire entrer des idées qu'il ne peut saisir, et que le tour même de la poésie, en les lui rendant plus faciles à retenir, les lui rend plus difficiles à concevoir, en sorte qu'on achète l'agrément aux dépens de la clarté » Qu'en pensez-vous ?
Publié le 17/01/2022
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Le problème abordé est celui de la réception des fables, mais il est dédoublé. En effet, Rousseau, lecteur de La Fontaine, s'interroge sur l'influence des fables sur un jeune lecteur. Le point de vue est rétrospectif car un siècle sépare les deux écrivains. Rousseau dénigre les fables en les attaquant sur le fond et la forme, à savoir l'intention didactique et l'aspect poétique. En quoi cette critique est-elle pertinente ? Quelles sont ses limites ?
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- Jean-Claude Renard, rendant compte de son expérience de poète, analyse dans les lignes qui suivent la relation qu'il entretient avec son propre langage : « Il a ses racines en moi comme j'ai mes racines en lui. Il est un miroir à double réflexion où je reconnais ce que je suis et ce que je ne suis pas. Par suite, c'est un miroir qui me trahit- aux deux sens de ce verbe. Car il donne de moi une image à la fois plus vraie et plus fausse que celle que je puis, consciemment ou inconscie
- Jean-Claude Tournand écrit : «Il a fallu que s'élaborent au moyen d'une longue expérience les règles de chaque genre, que les écrivains apprennent à en dominer les contraintes et à conquérir à travers elles l'art de communiquer leurs plus intimes pensées. L'idéal classique exige à la fois une idée suffisamment claire pour être totalement communicable, et un langage suffisamment précis pour communiquer cette idée et elle seule : l'idée ne doit pas échapper au langage, mais le langage do
- J.-J. Rousseau défendait de faire apprendre aux enfants les Fables de La Fontaine. Que pensez-vous des arguments sur lesquels il appuie son interdiction ?
- Victor Hugo écrit : «La nature procède par contrastes. C'est par les oppositions qu'elle fait saillir les objets. C'est par leurs contraires qu'elle fait sentir les choses, le jour par la nuit, le chaud par le froid, etc.; toute clarté fait ombre. De là le relief, le contour, la proportion, le rapport, la réalité. La création, la vie, le destin, ne sont pour l'homme qu'un immense clair-obscur. Le poète, ce philosophe du concret et ce peintre de l'abstrait, le poète, ce penseur suprême,
- André Maurois écrit : « Les Confessions sont le meilleur des romans picaresques. [...] Tous les éléments du romanesque lui étaient donnés. [...] C'était de quoi faire un Gil Blas sentimental, et Rousseau n'y a point manqué. L'étrange est qu'il veut, lui, que la peinture des sentiments passés soit plus vraie dans son livre que celle des événements. » En quoi ce jugement vous paraît-il caractériser les quatre premiers livres des Confessions ?