Ronsard, Sonnets pour Hélène I, 2
Publié le 17/01/2022
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fait qu'elles comportent trois phonèmes identiques : naturelle/etincelle, par exemple.
Nous pouvons égalementconstater que l'effort poétique de Ronsard porte sur l'utilisation des mêmes rimes en « elle » et « ïs» dans lesquatrains et respecte la tradition italienne du « concetto », c'est-à-dire de la pointe finale qui apporte une idéecentrale pour la compréhension du sens général du texte.
En effet, le dernier vers du sonnet introduit une idéeforte :« Que je n'ose parler, tant tes yeux me font craindre ». b.
Le thème majeur du sonnet : la passion amoureuse
Le thème majeur de ce texte est incontestablement celui de la passion amoureuse, dans la mesure où le sonnetévoque la relation complexe entre l'énonciateur du poème et une femme qui n'est jamais nommée (mais dont le titregénéral du recueil nous laisse néanmoins supposer qu'il s'agit d'Helene) :
Le cœur me bat au sein, ma chaleur naturelleSe refroidit de peur, mes sens esvanouïsSe perdent tout en l'air, tant tu te resjouïsD'acquerir par ma mort le surnom de cruelle.
Cette passion amoureuse fait l'objet de la part de l'auteur d'une véritable description, portée sur les effetsphysiologiques et moraux qui sont les siens.
En effet, le poète décrit avec un grand luxe de précision les effets quele sentiment amoureux ont sur lui, évoquant par exemple le rythme de son pouls et la chaleur de son corps.
Mais cesont aussi aux effets psychologiques de l'amour qu'il s'intéresse, montrant notamment de quelle manière la passionamoureuse s'accompagne chez lui d'un fort sentiment de peur, ce qu'affirme notamment la chute du sonnet :
« Que je n'ose parler, tant tes yeux me font craindre ».
II.
Un sonnet jouant de balancements et de paradoxes
a.
L'opposition volontaire des deux premiers quatrains
Par ailleurs, ce qui peut néanmoins nous frapper dans ce poème, qui traite au demeurant un thème pour le moinsclassique, c'est ce qu'il a de volontairement paradoxal.
En effet, Ronsard s'efforce d'instituer un balancement, sinonune opposition, entre les deux quatrains de son sonnet que nous pouvons citer ici en intégralité :
Quand à longs traits je boy l'amoureuse étincelleQui sort de tes beaux yeux, les miens sont esblouïs.D'esprit ny de raison troublé je ne jouïs,Et comme yvre d'amour tout le corps me chancelle.
Le coeur me bat au sein, ma chaleur naturelleSe refroidit de peur, mes sens esvanouïsSe perdent tout en l'air, tant tu te resjouïsD'acquerir par ma mort le surnom de cruelle.
L'opposition est instituée entre les vers ½ et ¾ du premier quatrain ainsi qu'entre les deux quatrains eux-mêmes.
En.
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