Ronsard Second livre des Amours
Publié le 07/11/2012
Extrait du document
«
interprétation des procédés] Cela est visible tout d'abord par la structure même du sonnet.
En effet, un sonnet
traditionnel doit observer une rupture sémantique entre les quatrains et les tercets.
Ici, nous observons que
les quatrains sont consacrés au comparant et les tercets au comparé, grâce à la structure binaire explicite
« Comme... », vers 1, « Ainsi... », vers 9.
Ensuite, nous voyons que la rose a bien des points communs avec une
jeune fille : sans être totalement personnifiée, elle est caractérisée par un vocabulaire plutôt réservé à un être
humain : « jeunesse », au vers 2, « grâce » et « amour », au vers 5, « languissante » et « elle meurt » au vers 8.
Ces mêmes éléments caractérisent la femme aimée (« en ta première et jeune nouveauté », vers 9, « beauté »,
vers 10, « t'as tuée », vers 12, par exemple), rapprochant ainsi encore le comparant et le comparé.
[Phrase
conclusive paragraphe I1] La femme est la rose.
[Phrase introductive paragraphe I2] Ce qui, en premier lieu, est remarquable chez cette femme, comme chez la
rose, c'est sa beauté.
En effet, ce poème d'amour se présente évidemment comme un éloge à la femme aimée.
[Analyse et interprétation des procédés] La comparaison à la rose, tout d'abord, est laudative, en ce qu'elle
connote la beauté, mais aussi par sa mise en valeur : le terme « rose » est mis en attente à la fin du premier
vers, répété à la rime dans « arrose », repris à la rime du dernier vers.
Cela montre bien son importance, la
considération que le poète a pour elle.
On trouve pour l'éloge de la femme, mêlé à l'évocation de la rose, un
champ lexical mélioratif (...).
On remarque que la rose (la femme) est objet de l'admiration, d'abord de son
entourage, à qui elles prodiguent leur aura bienfaisante : objet exclusif du regard au vers 1 (« Comme on voit...
la rose ») : on note l'emploi de l'indéfini qui prouve l'attrait universel que « la » rose provoque, elle-même
déterminée par un article défini, qui l'isole, la promeut, elle prodigue sa grâce et protège l'amour aux vers 5-6.
On note ici une certaine sensualité, évoquée par la convocation des sens de la vue et de l'odorat, celui-ci mis
d'autant plus en valeur par l'encadrement du vers 6 par les termes « embaumant » et « odeur ». La femme
comme la rose bénéficient aussi d'une aura qui s'étend à l'univers entier : le « ciel », vers 2, est personnifié,
éprouvant des sentiments humains, « jaloux » ; « l'Aube », vers 3, dont la majuscule semble indiquer que l'on
fait référence à la déesse (« l'Aurore aux doigts de roses », nous dit Homère), semble être au service de la rose ;
enfin, au vers 10, « la Terre et le Ciel », diptyque qui nous montre cette aura universelle, sont eux aussi en
position d'infériorité, surpassés par la beauté de la femme (« honoraient ta beauté »).
[Phrase conclusive.
»
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