Roland Barthes- SUR RACINE
Publié le 18/01/2012
Extrait du document


«
• L’antichambre, le second lieu tragique intérieur, est le lieu de transmission entre
l’intérieur et l ’extérieur, entre l’action et le silence.
C’est l’espace du langage, puisqu’on attend
et on se pose des questions.
• La porte est l’espace intermédiaire entre la chambre et l’antichambre : elle est la
contiguïté et l’échange, le frôlage du chasseur et de sa proie
• Les trois espaces extérieurs : mort, fuite, événement
• Le monde extérieur est l’étendue de la non tragédie.
• La mort est repoussée par la tragédie (règles de bienséance) parce qu’elle ne
relève pas de l’ordre du langage : dans la tragédie on ne meurt jamais, parce qu’on parle
toujours .
Sortir de scène, c’est mourir, puisque transporté hors de l’espace tragique, l’homme
racinien s’ennuie .
• La fuite (par les vaisseaux) est toujours conseillée par des personnages d’une
caste inférieure.
Les serviteurs se chargent d’apporter des éléments du monde extérieur sous
forme de récit, car tout ce qui est action n’est pas tragique.
• On ne peut pas être sûr que l’événement reçu soit le même que l’événement
produit, car entre le temps extérieur et le temps enfermé il y a le temps du message.
Ainsi le
héros vit dans une incertitude irrémédiable : l’événement lui manque.
• La horde
• Le héros tragique est l’enfermé, celui qui ne peut sortir sans mourir : sa limite est
son privilège, la captivité sa distinction .
• Le schéma racinien suivrait là le schéma des sociétés primitives que les
anthropologues ont établi : toute puissance égoïste du père, haine des fils, jalousie du père,
assassinat du père par les fils ou assassinat du fils par le père.
Tabou de l’inceste.
• Le théâtre racinien se construit donc en parallèle avec les figures et actions de la
horde primitive.
• L’inceste, la ri valité des frères, le meurtre du père et la subversion des fils,
apparaissent systématiquement dans les œuvre de Racine.
• Racine nous peint non pas l’homme tel qu’il est, mais un peu au dessous et hors de
soi, au moment où les autres membres de la famill e, les médecins et les tribunaux
commenceraient en effet à être inquiets, s’il ne s’agissait de théâtre (Ch.
Mauron)
• Les deux Éros
• C’est une relation de convoitise et une relation d’autorité qui se lient sans cesse
dans le théâtre racinien.
• L’éros sororal est la convoitise permise : les deux amants ont été élevés ensemble
et sont en quelque sorte destinés par leurs parents à s’aimer.
L’avenir de cet amour est
paisible.
• L’éros immédiat, amour tragique par excellence, est celui qui naît brusquemen t.
Ici, aimer, c’est voir .
Le saisissement est toujours d’ordre visuel..
»
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- Roland BARTHES, un écrivain et critique français du XXeme siècle, a définit le théâtre de Racine comme un «théâtre de la Violence». Après avoir confirmé que les deux pièces, Andromaque et Iphigénie, représentent la violence sous toutes ces formes, nous analyserons les causes, puis les conséquences de celle-ci.
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