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Roland BARTHES a écrit : «N'exigeons pas de l'histoire plus qu'elle ne peut nous donner : l'histoire ne nous dira jamais ce qui se passe dans un auteur au moment où il écrit. Il serait plus efficace d'inverser le problème et de nous demander ce qu'une oeuvre livre de son temps. »

Publié le 12/02/2011

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  • Insertion des arts donc des œuvres d'art et entre autres littéraires en histoire.
  • Histoire des arts et histoire littéraire.
  • Histoire? = vérité, retour à la réalité humaine, croyance

en une causalité matérielle.

• Histoire? = étude du fait. Saisir l'homme dans la collectivité. • Histoire? = même : acceptation de l'hypothèse psychologique. Passé. • Présentation du plan.   

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« • D'autant plus que (7) les romanciers eux-mêmes désirent se faire cet écho. • Ex.

Balzac, Stendhal, Flaubert, Zola, Sartre : l'un « veu[t] faire concurrence à l'état civil»; l'autre «promène unmiroir le long des chemins» ; Stendhal et Flaubert s'inspirent de faits divers authentiques (Le Rouge et le Noir;Madame Bovary); Zola descend dans les mines étudier la condition des mineurs de son temps; Sartre évoque lenazisme dans Les Séquestrés d'Altona; Aragon : la bourgeoisie du début de l'entre-deux guerres dans Aurélien... • Toute œuvre, avant le XVIIIe s., d'autre part (7), est liée à la condition et à l'époque de son créateur.

Cf.Chrétien de Troyes : les chevaliers du roi Arthur sont ceux du XIIe s.? Voltaire est «le mondain»... II.

Valeurs « supra-historiques » de l'œuvre d'art. • Certes l'œuvre révèle consciemment ou non une partie de son temps, mais partie seulement. • Échec partiel de la critique historico-déterministe née de Taine. • Malgré son application partielle dans Le Rire, Bergson va rapidement dans les Données immédiates de la consciencenier le déterminisme comme seule explication de la psychologie humaine et de sa création. • Valorisation de l'intuition, étude des forces obscures, pas de lois psychologiques.

Cf.

Proust : Contre Sainte-Beuve. • Meilleur exemple : Valéry et son affirmation : « la critique est une poétique», l'art d'étudier la création.

Foin del'histoire littéraire! «L'acte même des Muses est indépendant des aventures, du genre de vie, des incidents, de toutce qui peut figurer dans une biographie.

» • «Témoins et documents obscurcissent l'essentiel.» (Valéry.) • Quel est alors cet essentiel? • L'artiste est-il spectateur de son époque? Ne dépasse-t-il pas le temporel? • Certes, il est en partie porté par une civilisation, il en exprime le mieux les valeurs (cf.

Hugo), mais il en est aussile juge, ou le mage; il peut déterminer peu ou prou de cette civilisation, la diriger en partie, en quelque sorte. • Mais surtout une véritable œuvre d'art est universelle, dépasse sa simple époque.

«Il ne faut pas qu'un écrivains'intéresse trop à son époque, sous peine de faire des œuvres qui n'intéressent que son époque.

» (Montherlant.) • Ainsi, si les héros de Malraux pensent que «la tragédie moderne est avant tout politique», ceux de Montherlantont, au contraire, leur propre tragédie en eux-mêmes et en l'homme éternel.

De même que le héros racinien ou lepersonnage de Molière sont courtisans ou bourgeois de Louis XIV en partie certes, mais surtout le parvenu, l'avare,le passionné de tous les temps. • L'œuvre d'art doit rappeler à son époque les vérités, les idéaux, les constances de l'homme et de l'humanité.

Cf.Rousseau dans Rousseau juge de Jean-Jacques et tous les poètes qui suivent Baudelaire, en quête d'un Absolu,«unique nécessaire». • Certaines œuvres sont d'ailleurs en contradiction ou en opposition avec leur temps, et leurs créateursrevendiquent cette attitude. • Solitude et individualisme recherchés. • Droits de l'homme de lettres contre la société. • Exemple : Stello (Vigny) : «l'écrivain doit défendre son autonomie». • Revendications de leur différence particulièrement chez Baudelaire qui se juge « exilé sur le sol au milieu des huées» (l'Albatros), incompris, bafoué; ou chez Flaubert dont l'horreur pour la bassesse et l'hypocrisie «bourgeoises»éclate dans Bouvard et Pécuchet. • Plus encore l'œuvre se dresse parfois plus en juge qu'en écho. • Cf.

parlant de Napoléon, voici Chateaubriand : «...

lorsque tout tremble devant le tyran et qu'il est aussi dangereux d'encourir sa faveur que de mériter sa grâce, [le créateur] paraît chargé de la vengeance des peuples».. »

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