ROCHE Denis : sa vie et son oeuvre

ROCHE Denis (né en 1937). Denis Roche connaît bien les milieux de l’édition et de la presse. En 1962, il entre au comité de rédaction de la revue Tel Quel, en 1964 il travaille aux éditions Tchou. En 1965, il collabore au Nouvel Observateur. En 1971, il quitte Tchou pour Le Seuil. Ses rapports avec Tel Quel et Philippe Sollers sont animés : il rompt en 1968, se rapproche de Sollers en 1971 sur le manifeste (« Positions du mouvement de 1971 ») qui marque la naissance d’une ligne « chinoise » dans la revue, rompt de nouveau et démissionne de Tel Quel en 1973, mais se réconcilie avec son directeur en 1976, année où il publie Louve basse, son anti-roman. De ses expériences poétiques restent Récits complets (1963), les Idées centésimales de miss Elanize (1964), Éros énergumène (1968), le Mécrit (1972). Outre Carnac ou les Mésaventures de la narration (1969) et Dans la maison du sphinx. Essais sur la matière littéraire (1991). Roche a publié des traductions d’Ezra Pound, E. Cummings, C. Oison (Trois pourrissements poétiques, 1972).

L’ouvrage Denis Roche que Christian Prigent a consacré au poète commence ainsi : « Denis Roche est un poète. Denis Roche n’est pas un poète », ce que confirme le célèbre slogan du Mécrit : « La poésie est inadmissible, d’ailleurs elle n’existe pas ». Roche s’obstine pourtant à faire figurer sur la couverture de ses ouvrages l’inscription « poèmes ». Denis Roche poète? l’affirmation est vraie aussi, parce que prononcer aujourd'hui la mort de toute poésie et la mort du sens, interroger de façon têtue, volontairement iconoclaste, la lettre et son expansion infinie (mot, phrase, texte, œuvre...),