Rimbaud et Verlaine
Publié le 29/10/2012
Extrait du document
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puis à Londres, avant de retourner à nouveau à Bruxelles.
C’est lors de ces voyages qu’ils
commencent tous deux la rédaction des illuminations pour Rimbaud (ou du moins on le suppose, la
datation de ses écrits n’étant pas facile ) et des romances sans parole de Verlaine.
Le 3 juillet 1873,
alors qu’ils sont en Angleterre, ç la suite d’une dispute, Verlaine quitte Rimbaud pour retrouver
Mathilde, l’exubérant caractère de Rimbaud ayant eu raison de lui.
Dès leur séparation, les deux
s’écrivent (je vous ai indiqué un site internet où vous pouvez trouver ces lettres, elles valent aussi la
peine d’être lue, au même titre que leurs poèmes ! ), signe de leur dépendance l’un à l’autre.
Ils se
retrouvent à nouveau, qq jours plus tard, à Bruxelles.
Là, alors que Rimbaud veut quitter Verlaine
définitivement, ce dernier complètement ivre tire sur lui à deux reprises avec une arme achetée plus tot
dans la journee (cela aurait été initialement pour mettre fin à ses propres jours) .
Rimbaud est blessé au
poignet, et Verlaine est condamné à deux ans de prison qu’il passera (une année seulement) d’abord à
Bruxelles puis à Mons.
C’est là que sonne la fin de leur histoire tumultueuse.
Pour Rimbaud, qui dès
ses 20 ans abandonnera la poésie qu’on lui connait, commencent les voyages à l’étranger, se passionne
pour la photo, s’engage à l’armée, se lance dans me transport de marchandises en Afriques, dans le
trafic d’armes .
L’écriture de Verlaine, elle, en sortira modifiée, s’oriente vers le symbolisme, et vers ce
qu’on l’on appellera l’école de la décadence.
II.
Deux personnages antagonistes qui se complètent, inéquitablement.
1.
Une poésie différente.
Rimbaud transportait un bagage poétique et littéraire conséquent.
Très bon élève dès le début de sa
scolarité, il avait des facilités et un grand esprit qui lui permirent de faire des thèmes et des versions
excellentes qui lui valurent prix et admiration (ou du moins plaisir) de ses professeurs (on pense
notamment à Izambard, avec qui il se lia d’amitié, le professeur allant même lui donner des cours
supplémentaires à titre gracieux).
En plus de cela, il était capable de rédiger avec hardiesse des
poèmes, des élégies et des dialogues en latin.
Il avait également la capacité de déceler facilement les
procédés d’écriture de nombre d’auteur, ce qui lui permit de se lancer aussi dans l’imitation stylistique
très rapidement, et donc dans la création, poussé aussi par ses nombreuses lectures (comme Victor
Hugo).
Rimbaud s’était donné comme projet de révolutionner le langage poétique, en créant une
langue complète, universelle et colorée (on peut se référer au poème Voyelles, ou il développe une
synesthésie poussée, inventant non seulement la couleur des voyelles, mais cherchant aussi leur forme,
leur son et leur parfum), qui révèlerait la vraie vie, car hors de la poésie, dit René Char à propos de
l’entreprise poétique de Rimbaud, le monde est nul.
Il joue sur la force des images que connotent les
mots pour frapper l’imagination et faire passer sa vision du monde, ou ce qu’il aimerait en tirer, en
retenir, ou ce à quoi il aspire.
La poésie, par les mots, est un genre allusif et percutant, et il s’en sert,
joue avec eux, pour atteindre le lecteur, faire naitre en lui des émotions jusque-là ignorées.
L’œuvre de Rimbaud est d’ailleurs celle de l’adolescence, on le ressent par les différents thèmes
récurrents de ses écrits : on y retrouve mine de rien les préoccupations de l’adolescence, comme par
exemple la sexualité, qu’il aborde frontalement.
On y retrouve également une certaine inquiétude liée
à l’insensibilité des êtres, des choses, propres à Rimbaud.
Si l’on voulait caractériser sa poésie (si l’on peut réellement la caractériser, au vu de la personnalité
aux multiples facettes de Rimbaud lui-même, puisque le fait de la caractériser implique d’engoncer sa
poésie dans un carcan fixe et immuable) se serait avant tout par ses vers campés, sans artifice, menés
par une puissante logique, et dictés par un esprit farouche et tendre, caricatural et cordial, une ironie et
une verve terrible, dans un jet franc et sonore, avec une haute émotion, celle d’un adolescent tantôt
sensible, tantôt engagé (il est intéressant de lire, dans cette idée, l’ouvrage de Pierre Brunel « ce sans
cœur de Rimbaud » qui nous fait découvrir un poète adolescent dont la verve pourrait être en effet
poussée par une seule et unique foi, celle de l’amour, ligne directrice et créatrice, finalement, de ses
poèmes, et qui expliquerait l’émotion haute qui s’en dégage, des rimes recherchées et chantantes, mais
aussi son ton souvent corrosif qui traduit la plupart du temps une certaine indignation, je pense par
exemple au poème Les Assis, ou même aux Effarés).
La poésie de Rimbaud dévoile aussi une langue.
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