Rien de plus facile que d'effrayer un spectateur. On peut littéralement l'affoler, car la plupart des gens ont dans quelque partie de leur être une peur toute prête à éclore. Il est beaucoup plus difficile de faire rire, et de faire rire de la bonne manière. Il est aisé de mettre un spectateur dans un état pire que celui qu'il avait en arrivant, il est difficile de le mettre dans un état meilleur. Les Lettres Françaises, avril 1959. Écrites par le cinéaste Ingmar Bergmann, ces lignes p
Publié le 01/02/2011
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LA TERREUR... ET LE RIRE AU THÉATRE ET AU CINÉMA I. — Il est bon de préciser les arguments favorables à la thèse de Bergmann : le spectateur, entraîné par un pessimisme naturel est enclin à la terreur plus qu'au rire.
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- La comédie qui fait rire des faiblesses humaines vous paraît-elle un genre dégradant (c'est-à-dire qui avilit l'homme et le spectateur), pessimiste, voire immoral, ou un genre tonique, favorable à la bonne santé morale ? Pour justifier votre réponse, vous ferez appel à votre expérience de lecteur ou de spectateur ; vous pourrez vous référer aussi bien au théâtre classique (Molière, Beaumarchais...), moderne (Ionesco, Beckett...) qu'au cinéma.
- Le célèbre acteur Louis Jouvet écrivait : « Le théâtre est fait pour apprendre aux gens qu'il y a autre chose que ce qui se passe autour d'eux, que ce qu'ils croient voir ou entendre, qu'il y a un envers à ce qu'ils croient l'endroit des choses et des êtres, pour les révéler à eux-mêmes. » Vous expliquerez avec précision la conception du théâtre que Louis Jouvet propose ici, puis, avec des exemples précis, empruntés à des pièces modernes ou anciennes, françaises ou étrangères, que vous
- «Dans la mémoire des Français, le XVIIe siècle joue un peu le rôle d'une référence par rapport à laquelle on juge tout le reste, comme, avant le classicisme, on jugeait tout par rapport à l'antiquité. Cela tient peut-être au fait que ; par rapport aux siècles qui l'on précédé, il inaugure les temps modernes. Mais on peut croire aussi qu'en dépit des luttes qui ont marqué son histoire il évoque la pensée d'une certaine cohésion : l'approche, par différentes avenues, d'un commun idéal de
- On pouvait lire dans Les Lettres françaises du 25 février 1954 (Gallimard) ces lignes de Thomas Mann : «Le classicisme, ce n'est pas quelque chose d'exemplaire ; en général, et hors du temps, même s'il a beaucoup et tout à faire avec les deux idées implicites ici, celle d'une forme, et celle de la précellence de cette forme. Bien loin de là, le classicisme est plutôt cet exemple tel qu'il a été réalisé, la première création d'une forme de vie spirituelle se manifestant dans la vie indi
- Dans le troisième chant de L'Art poétique (1674), Boileau tire de la pratique théâtrale des observations sur ce qui permet la réussite ou provoque l'échec d'une pièce de théâtre. Pour le choix du sujet et l'organisation de l'intrigue, il s'exprime en ces termes : «Jamais au spectateur n'offrez rien d'incroyable : Le vrai peut quelquefois n'être pas vraisemblable. Une merveille absurde est pour moi sans appas : L'esprit n'est point ému de ce qu'il ne croit pas.» En prenant appui sur des